Catena Aurea 3216

v. 16

3216 Mt 2,16

S. Chrys. (sur S. Matth). Pendant que l'enfant Jésus soumettait les Mages à son empire non par sa puissance corporelle, mais par la grâce de l'Esprit, Hérode entrait en fureur de n'avoir pu persuader, lui assis sur le trône, ceux qu'avait su charmer Jésus, tout enfant qu'il était et couché dans une pauvre crèche. Le mépris que les Mages tirent de sa personne augmentèrent encore sa douleur, ce que l'Évangéliste exprime ainsi: «Alors Hérode, voyant qu'il avait été trompé par les Mages, entra dans une grande colère».La colère des rois, lorsqu'elle est allu mée par la passion du pouvoir, est comme un vaste incendie qu'on s'efforce vainement d'éteindre. Mais que fit-il? Il envoya mettre à mort tous les enfants. De même qu'un animal féroce blessé déchire tout ce qui se présente comme étant la cause de sa blessure, ainsi Hérode trompé par les Mages décharge sa colère sur tous les enfants. Il se disait dans sa fureur: «Certainement les Mages ont trouvé cet enfant dont ils annonçaient la royauté future», car un roi que tourmente l'ambition de régner soupçonne tout, parce qu'il craint tout. Il envoya donc des émissaires pour mettre à mort tous les enfants, et pour ensevelir un seul d'entre eux dans le trépas de tous les autres. - S. Aug. (serm. sur l'Epiph). Et pendant qu'il persécute le Christ contemporain de ce roi cruel, il lui forme une armée éclatante des blanches insignes de la victoire. - S. Aug. Ce roi impie en mettant sa puissance au service de ces bienheureux enfants leur eût été moins utile que par les effets de sa haine, car plus la cruauté qui les persécuta fut grande, plus aussi fut brillante la grâce qui les mit en possession du bonheur. - Le même. O bienheureux enfants ! Que celui-là doute de la couronne que vous a méritée le martyre souffert pour Jésus-Christ, qui nie l'utilité du baptême de Jésus-Christ pour les enfants. Est-ce qu'en effet celui qui a pu avoir des anges pour prédicateurs de sa naissance, et des Mages pour adorateurs dans son berceau, n'aurait pas pu garantir ces enfants de la mort qu'ils ont soufferte pour lui, si cette mort devait être pour eux une perte sans retour, au lieu d'être le commencement d'une vie bien plus heu reuse? Gardons-nous de penser que le Christ qui venait sur la terre pour l'affranchissement et le salut de tous les hommes, n'ait rien fait pour la récompense des enfants qui mouraient pour lui, alors que lui-même, suspendu au bois de la croix, alla jusqu'à prier pour ses bourreaux.

Rab. Non contents de porter la désolation dans Bethléem, il étendit sa fureur à tous les pays d'alentour, et sans aucune pitié pour cet âge innocent, il fit massacrer tous les enfants, depuis celui qui ne comptait qu'une nuit jusqu'aux enfants âgés de deux ans, comme l'indique le texte sacré: «Dans Bethléem et dans le pays d'alentour, depuis l'âge de deux ans et au-dessous».
- S. Aug. (serm. 7 sur l'Epiph). Ce n'était pas seulement quelques jours auparavant que les Mages avaient vu cette étoile inconnue, mais depuis deux ans révolus, comme ils le firent sa voir à Hérode qui s'en informait, et tel est le sens des paroles suivantes: «Selon le temps dont il s'était enquis exactement auprès des Mages. - S. Aug. (serm. sur les démons). Peut-être craignait-il que cet enfant, qui avait les étoiles à ses ordres, ne prît l'extérieur d'un enfant un peu au-dessus ou au-dessous de son âge, pour cacher l'époque de sa naissance. C'est pour cela qu'il fit mettre à mort tous ceux qui avaient deux ans jusqu'aux enfants qui ne comptaient qu'un jour de vie. - S. Aug. (de l'acc. des Ev., 2, 2). Peut-être encore qu'Hérode, agité par la crainte de dangers plus imminents, fut distrait de la pensée de mettre à mort immédiatement ces enfants par des préoccupations d'un autre genre. Peut-être enfin put-il croire que les Ma ges trompés par l'apparition trompeuse d'une fausse étoile, avaient eu honte de revenir vers lui sans avoir trouvé l'enfant à la naissance duquel ils avaient cru; il laissa donc tomber ses frayeurs et abandonna le dessein qu'il avait de perdre cet enfant; et ainsi les parents de Jésus furent libres de le porter au temple le jour de la Purification. Qui ne voit en effet que ce seul jour put bien passer inaperçu aux yeux d'un roi absorbé par tant de soins divers? Mais plus tard, lorsque le bruit de tout ce qui avait été dit et fait dans le temple se fut répandu, Hérode comprit qu'il avait été trompé par les Mages, et c'est alors qu'eut lieu le massacre de tous ces enfants que l'Évangile raconte en cet endroit.

Bède. La mort de cet enfant fut une figure de la mort précieuse de tous les martyrs de Jésus-Christ. Ces enfants mis à mort dans un âge si tendre nous apprennent que c'est par l'humilité qu'on parvient à la gloire du martyre. Ce massacre, qui s'étend de Bethléem à tous les pays environnants, figure la persécution qui de la Judée, où l'Église prit naissance, devait se répan dre par toute la terre. Ces martyrs de deux ans représentent les martyrs dont la science et les oeuvres sont arrivées à la perfection; ceux dont l'âge est au-dessous, les âmes qui ont la sim plicité en partage. En permettant que ces enfants soient mis à mort, tandis que le Christ seul échappe au fer des bourreaux, Dieu nous apprend que les impies peuvent détruire les corps des martyrs, mais qu'ils ne peuvent leur enlever Jésus-Christ.

vv 17-18

3217 Mt 2,17-18

S. Chrys. (hom. 7 sur S. Matth). Après nous avoir rempli d'horreur par le récit de ce cruel massacre, l'Évangéliste, pour en diminuer la pénible impression, nous montre qu'il ne s'est pas accompli à l'insu de Dieu ou en dépit de sa puissance, mais qu'il l'avait prédit lui-même par son prophète, et c'est pourquoi il ajoute: «Alors fut accompli», etc. - S. Jér. (sur Jr 31, 15). Saint Matthieu ne rapporte ce témoignage de Jérémie, ni d'après le texte hébreu, ni d'après les Septante; ce qui prouve que les Évangélistes et les Apôtres n'ont suivi aucune ver sion dans leurs citations, mais que comme Hébreux ils ont cité à leur manière et en hébreu ce qu'ils lisaient dans la sainte Écriture.

S. Jér. (sur S. Matth). Il ne faut pas prendre Rama pour le nom propre de ce lieu qui est près de Gaban; le mot Rama signifie ici élevé, et il veut dire: «La voix s'est fait entendre sur les hauteurs, c'est-à-dire qu'elle a retenti au loin, dans une grande étendue. - S. Chrys. (sur S. Matth). Ou bien peut-être, comme c'était pour déplorer la mort des innocents que cette voix se faisait entendre, elle retentissait sur les hauteurs, selon cette parole: «La voix du pauvre pénètre les nues» (Si 35,20). Le mot pleurs exprime les cris des enfants, le mot hurlements les lamentations des mères. Mais pour les enfants la mort mettait fin à leurs douleurs, tandis que la douleur des mères se ravivait sans cesse dans le souvenir de leurs enfants. C'est pour cela qu'il est dit: «Il y eut de grands gémissements; c'est Rachel qui pleurait ses enfants».

S. Jér. De Rachel est né Benjamin, et Bethléem n'est pas dans la tribu de Benjamin. On se demande donc pourquoi Rachel pleure les enfants de Juda (c'est-à-dire ceux de Bethléem) comme ses propres enfants. Nous répondrons en peu de mots que Rachel fut ensevelie près de Bethléem dans Ephrata, et qu'elle reçut le nom de mère parce que son tombeau se trouvait dans cette contrée. On peut dire aussi que les deux tribus de Juda et de Benjamin étant limitro phes, et Hérode ayant ordonné de tuer les enfants, non seulement dans Bethléem, mais dans tous les environs, on peut en conclure qu'un grand nombre d'enfants de la tribu de Benjamin furent enveloppés dans le massacre de ceux de Bethléem. - S. Aug. (Quest. sur le Nouv. et l'Anc. Test., cap. 62) Ou bien peut-être c'est parce que les enfants de Benjamin, qui apparte naient à Rachel, ayant été autrefois mis à mort par les autres tribus et détruits à jamais, cette malheureuse mère se lamente sur le sort de ses propres enfants, en voyant les enfants de sa soeur massacrés pour une cause si glorieuse que leur mort leur assurait l'héritage de la vie éter nelle. En effet, quand le bonheur d'autrui vient ajouter à notre infortune nous en pleurons plus amèrement nos propres malheurs.

Remi. L'Évangéliste, pour nous dépeindre d'une manière plus frappante l'étendue de cette douleur, va jusqu'à dire que Rachel, toute morte qu'elle était, a pleuré ses enfants et n'a pas voulu se consoler parce qu'ils ne sont plus. - S. Jér. Ces dernières paroles peuvent avoir deux sens: ou parce que Rachel les croyait morts pour toujours, ou parce qu'elle ne voulait pas être consolée de la perte de ceux qu'elle savait devoir retrouver la vie. Tel serait donc le sens: «Elle ne voulut pas être consolée parce qu'ils ne sont plus», c'est-à-dire: «Elle ne voulut pas être consolée de ce qu'ils n'étaient plus».

S. Hil. (sur le chap. 1 de S. Matth). On ne pouvait dire de ces enfants qui paraissaient morts qu'ils avaient cessé d'exister, car la gloire du martyre les avait élevés jusqu'à la vie plus par faite de l'éternité, mais la consolation devait tomber sur ce qui avait été perdu et non sur ce qui avait été glorifié. Rachel était la figure de l'Église dont la fécondité avait succédé à une longue stérilité. Ces gémissements qu'elle fait entendre n'ont pas pour objet les enfants qui lui ont été ravis, mais ceux qui les ont mis à mort et qu'elle eût voulu garder pour ses enfants. - Rab. Ou bien Rachel signifie l'Église qui pleure la mort des saints arrachés à cette vie de la terre, et qui ne veut pas le la consolation de voir ceux qui ont triomphé du monde par leur trépas reve nir de nouveau avec elle pour soutenir les mêmes combats, mais qui refuse toute consolation parce qu'ils ne doivent pas être rappelés à la vie. - La Glose. Ou bien elle ne veut pas être consolée dans la vie présente parce que ses enfants ne sont plus, et elle renvoie toute son espé rance, toute sa consolation à la vie éternelle. -
Rab. Rachel (dont le nom signifie brebis ou voyante) est une belle figure de l'Église, dont toute l'intention se dirige vers la contemplation de Dieu, et qui est aussi cette centième brebis que le bon pasteur rapporte sur ses épaules.


vv. 19, 20

3219 Mt 2,19-20

Eusèbe (Hist. Ecclés., liv. 1, chap. 8). Lorsque, pour punir le sacrilège qu'Hérode avait commis sur la personne du Sauveur, et le crime qu'il avait consommé sur les enfants de son âge, la vengeance divine hâtait le moment de sa mort, son corps, au dire de Josèphe, fut en proie à diverses maladies dans lesquelles les devins eux-mêmes virent, non pas une maladie ordinaire, mais des signes visibles de la justice de Dieu. Plein de fureur, ce malheureux prince fit jeter dans une prison les membres des principales et pl us nobles familles des Juifs, et ordonna qu'on les fit tous mourir aussitôt qu'il aurait expiré, afin que toute la Judée fût forcée malgré elle de pleurer sa mort. Un peu avant de rendre le dernier soupir, il fit égorger son fils Antipater, comme il avait fait auparavant de ses deux autres fils Alexandre et Aristobule. Telle fut donc la fin d'Hérode, qui paya par un juste supplice la peine qu'il méritait pour le massacre des enfants de Bethléem, et les embûches qu'il avait tendues à l'Enfant-Dieu. C'est cette mort à laquelle l'Évangéliste fait allusion lorsqu'il dit: «Hérode étant mort». - S. Jér. Il en est beaucoup qui, par ignorance de l'histoire, commettent l'erreur de confondre cet Hérode avec celui qui s'est moqué du Sauveur dans sa passion. Le roi Hérode, qui renoua plus tard amitié avec Pi late, était fils de ce premier Hérode et frère d'Archélaüs, que Tibère-César exila dans la ville de Lyon après lui avoir donné son frère Hérode pour successeur. Or, c'est après la mort de ce premier Hérode que «l'ange du Seigneur apparut en songe à Joseph dans l'Égypte et lui dit: Levez-vous, prenez l'enfant et la mère». - S. Denys (Hier., chap. 4). Je vois que Jésus lui-même, placé par sa nature au-dessus de toutes les essences célestes, étant descendu jusqu'à nous sans rien changer à sa nature, accepte toutes les conditions inhérentes à la nature hu maine, qu'il avait lui-même déterminées. Il obéit donc et se soumet aux ordres de Dieu son Père qui lui sont communiqués par les anges; c'est par les anges que Dieu le Père intime à Joseph l'ordre de partir pour l'Égypte et plus tard celui de revenir de l'Égypte en Judée. S. Chrys. (sur S. Matth). Vous voyez que Joseph avait été choisi pour rendre à Marie les servi ces que son état réclamait. Quel autre aurait pu lui donner tous les soins dont elle eut besoin pendant son voyage en Égypte et à son retour, s'il n'avait été son époux? Au premier aspect, c'est Marie qui nourrissait Jésus, et Joseph qui veillait sur lui; mais dans la réalité c'est ce di vin enfant qui nourrissait sa mère et protégeait Joseph lui-même.

Suite. «Retournez dans la terre d'Israël». Le Sauveur descendit dans l'Égypte comme un médecin pour la visiter languissante au milieu de ses erreurs, mais non pas pour y rester. La raison de son retour nous est indiquée dans les paroles suivantes: «Car ceux qui cherchaient l'enfant pour lui ôter la vie sont morts». Nous devons conclure de là que non seulement Hé rode, mais encore les prêtres et les scribes avaient tramé en même temps la mort du Seigneur. - Remi. Mais s'ils étaient si nombreux, comment sont-ils tous morts dans un si court espace de temps? Parce qu'après la mort d'Hérode, tous les grands qui étaient retenus dans les fers furent massacrés comme nous l'avons dit plus haut. - S. Chrys. (sur S. Matth). Ils sont accusés d'avoir tramé la mort de l'enfant, parce qu'ils approuvèrent le dessein qu'avait Hérode de le mettre à mort, comme l'indiquent les paroles suivantes: «Hérode fut troublé et toute la ville de Jérusalem avec lui». - Remi. Ou bien l'Évangéliste fait usage ici de cette figure où le pluriel est mis à la place du singulier. En disant: «L'âme de l'entant»,il détruit l'erreur des hérétiques qui ont avancé que le Christ n'avait pas d'âme, et que la divinité lui en tenait lieu.

Bède. (hom). Hèrode succomba peu de temps après que les enfants furent massacrés pour le Sauveur, et Joseph ramena Jésus avec sa mère dans la terre d'Israël; c'est là une figure que toutes les persécutions qui devaient être suscitées contre l'Église cesseraient à la mort des per sécuteurs, que la paix serait de nouveau rendue à l'Église, et que les saints, qui avaient été obligés de fuir et de se cacher, retourneraient dans leur patrie. Le retour de Jésus en Judée, après la mort d'Hérode signifie aussi qu'à la voix d'Hénoch et d'Hélie les Juifs laisseront s'éteindre les feux de leur haine envieuse, et se convertiront à la foi et à la vérité.


vv. 21-23

3221 Mt 2,21-23

La Glose. Joseph se montre docile à l'avertissement qui lui est donné par un ange; «Et s'étant levé dit l'auteur sacré, il prit la mère et l'enfant», etc. L'ange n'avait pas déterminé dans quel endroit de la terre d'Israël il devait se retirer; l'incertitude de Joseph lui donnait ainsi l'occasion de revenir, et de lui ôter par ses fréquentes visites tout doute sur ce qu'il devait faire. Aussi lisons nous: «Ayant appris qu'Archélaüs»,etc. - Josèphe. Hérode eut neuf femmes dont sept lui donnèrent une nombreuse famille. Il eut son fils aîné Antipater de Doris, Alexandre et Aristobule de Mariamne, Archélaüs de Marthace de Samarie, Hérode Antipas qui fut dans la suite tétrarque de Galilée et Philippe, de Cléopâtre de Jérusalem. Or Hérode ayant fait mettre à mort ses trois premiers enfants, et Archélaüs s'appuyant sur le testament de son père pour s'emparer de son royaume, la cause fut portée à Rome au tribunal de César-Auguste, qui, sur l'avis du sénat, partagea les états d'Hérode de la manière suivante: Il donna à Archélaüs sous le titre de tétrarque la moitié du royaume d'Hérode, c'est-à-dire l'Idumée et la Judée, en lui promettant de rétablir en sa personne le titre de roi, s'il s'en rendait digne. Il subdivisa l'autre partie en deux tétrarchies, donna la Galilée à Hérode avec le titre de tétrarque, et à Philippe l'Iturée et la Traconite. Archélaüs devint donc après la mort d'Hérode une espèce d'etnarque, sorte de pouvoir que l'Évangéliste assimile au titre de roi.

S. Aug. (De l'acc. des Ev. liv. 2, chap. 10). On nous demandera peut-être ici comment les parents de Jésus, comme le raconte saint Luc, pouvaient pendant toute son enfance venir tous les ans à Jérusalem, alors que la crainte d'Archélaüs devait les en tenir éloignés. La réponse est facile. Ils pouvaient très bien en effet venir secrètement à Jérusalem le jour de la fête, confon dus qu'ils étaient au milieu d'une si grande foule, pour en sortir bientôt, tandis qu'ils auraient dû craindre d'y fixer leur séjour en d'autres temps. C'est ainsi qu'ils accomplissaient leurs de voirs religieux en assistant à la fête, et qu'ils ne s'exposaient pas à être remarqués en y restant plus longtemps. Il est d'ailleurs évident que lorsque saint Luc nous dit qu'ils montaient tous les ans à Jérusalem, Il faut l'entendre du temps où ils n'avaient plus rien à craindre d'Archélaüs, qui, d'après Josèphe, ne régna que neuf ans.

«Et ayant reçu un avertissement pendant son sommeil». Quelqu'un sera peut-être surpris d'entendre saint Matthieu nous dire que Joseph craignait de revenir avec l'enfant dans la Judée, parce qu'Archélaüs avait succédé à Hérode son père, tandis qu'il ne craint pas de se retirer dans la Galilée, dont un autre fils d'Hérode était tétrarque, au témoignage de saint Luc. Mais l'époque dont parle saint Luc n'était pas celle où l'on craignait pour l'enfant. Tout était changé alors, et ce n'était plus Archélaüs qui régnait en Judée, mais Ponce-Pilate qui la gouvernait. - La Glose. On se demande encore pourquoi Joseph ne craignait pas de se retirer dans la Galilée, sur laquelle s'étendait le pouvoir d'Archélaüs? C'est qu'il était plus facile d'échapper à toute recherche dans Nazareth que dans Jérusalem, capitale du royaume ou Archélaüs rési dait ordinairement. - S. Chrys. (hom. 9). Et d'ailleurs en quittant la bourgade où il avait pris naissance, il était plus facile d'en cacher le secret, car toute la violence de l'ennemi se portait contre Bethléem et ses alentours. Joseph vint donc à Nazareth pour échapper au danger et re venir dans sa patrie. «Et il vint à Nazareth, dit l'Évangéliste, et il y demeu ra».

S. Aug. (de l'acc. des Evang). On pourrait encore demander pourquoi saint Matthieu nous dit que les parents de Jésus se retirèrent avec lui dans la Galilée, parce qu'ils craignaient d'aller à Jérusalem à cause d'Archélaüs, tandis qu'au témoignage de saint Luc (Lc 1,26 Lc 2,24 Mt 2,23 Mt 21,11) il est plus vraisemblable qu'ils se fixèrent dans la Galilée, parce que la ville de Na zareth qu'ils habitaient en faisait partie. Nous répondons que lorsque l'ange vint trouver Joseph en Égypte et lui dit pendant son sommeil: «Retourne dans la terre d'Israël», Joseph put com prendre d'abord qu'il était mieux pour lui d'aller dans la Judée, à laquelle paraissait convenir plus spécialement la dénomination de terre d'Israël. Mais lorsqu'il eût appris qu'Archélaüs y régnait, il ne voulut pas s'exposer au danger, puisque d'ailleurs le nom de terre d'Israël pouvait aussi convenir à la Galilée, qui était également habitée par le peuple d'Israël. Voici une autre solution: les parents de Jésus purent croire qu'ils ne devaient fixer leur demeure avec lui qu'à Jérusalem, où se trouvait le temple du Seigneur et c'est là qu'ils auraient été, si la crainte d'Archélaüs qui habitait cette ville ne les en eût détournés. Mais l'ordre qu'ils avaient reçu du ciel ne leur faisait pas une loi de se fixer dans la Judée ou à Jérusalem en passant par-des sus la crainte que leur inspirait Archélaüs, mais seulement dans la terre d'Israël, ce qui pouvait s'entendre de la Galilée, comme nous l'avons dit.

S. Hil. (sur le chap. 2 de S. Matth). On peut donner une raison mystique de cette conduite. Joseph représente ici les apôtres à qui Dieu a confié Jésus-Christ pour le porter dans tout l'univers. Après la mort d'Hérode, c'est-à-dire après que le peuple juif fut comme détruit en punition de la mort du Sauveur, Dieu leur ordonna de prêcher aux Juifs, car ils étaient en voyées premièrement aux brebis perdues de la maison d'Israël (Mt 28, 19). Mais voyant qu'ils étaient tou jours dominés par l'infidélité, qui était chez eux comme héréditaire, les apôtres craignent et se retirent, et avertis par une vision céleste qui leur révèle que les dons de l'Esprit saint sont transférés aux Gentils, ils leurs portent alors Jésus-Christ. - Rab. Ou bien on peut voir ici une figure des derniers temps de l'Église, où un grand nombre de Juifs se convertiront à la voix d'Hénoch et d'Élie, tandis que les autres seconderont la haine de l'Antéchrist en combattant contre la foi. La partie de la Judée sur laquelle régnait Archélaüs représente les partisans de l'Antéchrist; Nazareth, ville de Galilée où Jésus-Christ est transporté, figure le reste de cette nation qui doit embrasser la foi. En effet le nom de Galilée signifie transmigration, et Nazareth, fleur des vertus, parce que plus l'Église se détache de la terre pour s'élever avec ardeur vers le ciel, plus aussi on voit se multiplier au milieu d'elle la fleur et la semence des vertus.

La Glose. L'Évangéliste confirme ce fait par le témoignage suivant du prophète: «Pour accomplir ce qui a été prédit par les prophètes, il sera appelé Nazaréen». - S. Jér. Si l'Évangéliste avait cité un passage précis de l'Écriture, il aurait dit: «Ce qui a été prédit par le prophète», et non «ce qui a été prédit par les prophètes»; or en prenant cette expression au pluriel il nous montre qu'il rapporte non pas le texte, mais le sens de l'Écriture. Le mot Naza réen signifie saint et toute l'Écriture proclame la sainteté du Seigneur. Nous pourrions dire encore que cette citation se trouve littéralement dans ce texte hébreu d'Isaïe: «Une tige sorti ra de la racine de Jessé et le Nazaréen sortira de sa racine». - S. Chrys. (hom. 9 sur S. Matth). Ou bien peut-être cette citation est tirée d'une prophétie qui n'existe plus, et on ne doit point pousser trop loin les investigations sur ce point, car un grand nombre des écrits des prophètes ont été détruits. Ou bien encore l'Évangéliste aura lu ce témoignage dans des prophètes qui ne sont pas au nombre des livres canoniques, comme Nathan et Esdras. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette circonstance avait été prédite, comme on le voit dans ces paroles de Philippe à Nathanaël: «Nous avons trouvé celui que Moïse et les prophètes ont annoncé, Jé sus de Nazareth». Voilà pourquoi les chrétiens furent d'abord appelés Nazaréens, nom qui fut ensuite changé à Antioche pour celui de chrétiens.

S. Aug. (de l'acc. des Evang). Saint Luc passe sous silence tout ce qui a rapport aux Mages et les événements qui suivent. C'est ici le lieu de faire cette observation qui devra nous servir pour toute la suite, que chacun des Évangélistes coordonne son récit comme s'il n'omettait aucun fait. Tout en passant sous silence ce qu'il veut taire, chacun d'eux établit entre les cho ses qu'il a dites et celles qu'il veut dire une telle liaison que le récit paraît sans interruption. Mais lorsque l'un raconte ce que l'autre a cru devoir ome ttre, en examinant attentivement la suite du récit, on voit où l'on peut placer ce qui a été omis par l'un des écrivains sacrés.


CHAPITRE III


vv. 1-3

3301 Mt 3,1-3

S. Chrys. (sur S. Matth). Lorsque le soleil est près de se lever, avant de paraître sur l'horizon, il envoie ses rayons qui blanchissent l'Orient, et font de l'aurore qui le précède comme la mes sagère du jour. De même aussi, lorsque le Seigneur a daigné prendre naissance dans le monde, avant de paraître dans l'éclat de sa doctrine, il éclaire Jean-Baptiste de ses rayons et de la splendeur de son esprit pour qu'il marche devant lui et annonce son arrivée prochaine. Voilà pourquoi l'Évangéliste, après le récit de la naissance du Christ et avant de raconter l'exposé de ses divines prédications, place en tête de son récit le baptême de Jésus où Jean, son précurseur qui le baptisa, lui rendit un si glorieux témoignage: «En ce temps-là, Jean-Baptiste vint prê cher au désert».

Remi. Ces paroles de l'auteur sacré ne nous font pas connaître seulement le temps, le lieu où vécut saint Jean, et ce qu'il était, mais encore son ministère et le zèle avec lequel il le remplit. Il désigne l'époque d'une manière générale par ces mots: «En ce temps-là». - S. Aug. (de l'acc. des Evang., liv. 2, ch. 6). Saint Luc détermine cette époque d'une manière plus précise par les princes qui régnaient alors et en disant: «La quinzième année»,etc. Mais l'expression générale dont se sert saint Matthieu: «En ce temps-là»,doit s'entendre d'un espace de temps plus étendu, car après avoir raconté le retour de l'Égypte, qui dut avoir lieu dans l'enfance du Sauveur ou dans les premières années, pour laisser place au fait que saint Luc raconte lorsqu'il eut atteint l'âge de douze ans, il ajoute aussitôt: «Dans ce temps-là», expression qui n'indique pas seulement le jour de son enfance, mais tous ceux qui s'écoulèrent depuis sa nais sance jus qu'à la prédication de Jean-Baptiste.

Remi. L'Évangéliste fait ensuite connaître la personne dont il s'agit: «Jean-Baptiste vint», c'est-à-dire qu'après être resté si longtemps caché dans la retraite, il en sortit pour se mani fester. - S. Chrys. Pourquoi fut-il nécessaire que Jean précédât Jésus, à qui ses oeuvres de vaient rendre un témoignage suffisant (cf. Jn 10) ? C'était premièrement pour nous apprendre la dignité du Christ, qui a ses prophètes comme son Père, selon ces paroles de Zacharie: «Et toi, enfant, tu seras appelé le prophète du Très-Haut».En second lieu, c'était pour ne laisser aucun pré texte à la fausse réserve des Juifs, comme il le dit lui-même: «Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent: Il est possédé du démon. Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et ils disent: «C'est un homme de bonne chère» (Mt 11). D'ailleurs, il fallait que les premiers témoignages en faveur du Christ vinssent d'un autre que de lui, autrement les Juifs lui auraient objecté ce qu'ils lui dirent un jour qu'il avait parlé de lui-même (Jn 8): «Vous rendez témoignage vous-même, votre témoignage n'est pas vrai». - Remi. L'Évangéliste nous fait connaître l'objet de son ministère par le nom de Baptiste qu'il lui donne. - La Glose. C'est par ce baptême qu'il prépare les voies au Seigneur, car les hommes auraient rejeté le baptême du Christ s'ils n'avaient été préparés par un autre baptême.

Remi. Nous voyons le zèle de Jean-Baptiste dans ces paroles: «Il vint prêcher». - Rab. Car le Christ devait aussi prêcher; lors donc que Jean-Baptiste vit que le temps opportun était arrivé (à l'âge de trente ans environ), il commença ses prédications pour préparer les voies au Seigneur.

Remi. L'Évangéliste indique le lieu qu'habitait Jean-Baptiste, en ajoutant: «Dans le désert de la Judée». - Max. Dans le désert, où sa prédication ne serait exposée ni aux murmures d'une foule insolente, ni aux railleries de l'impiété, et où il n'aurait pour auditeurs que ceux qui rechercheraient la parole de Dieu dans un véritable esprit de religion. - S. Jér. (sur Is 40). Ou bien il faut voir ici une figure de cette vérité que le salut qui vient de Dieu et la gloire du Seigneur ne sont pas prêchés dans Jérusalem, mais dans la solitude de l'Église et dans le désert de la multitude des nations. - S. Hil. (can. 2 sur S. Matth). Ou bien encore il vint dans la Judée déserte parce que, bien qu'elle fût fréquentée par les hommes, elle était privée des visites de Dieu, de manière que le lieu qu'il avait choisi pour ses prédications attestait l'abandon de ceux à qui la parole de Dieu s'adressait. - La Glose. Ou bien enfin, dans le sens figuré, le désert représente la voie qui est éloignée des attraits séducteurs du monde, et que doivent suivre ceux qui veulent faire pénitence.

S. Aug. (Liv. de la Pénit). Celui qui ne se repent pas de sa vie passée ne peut pas en com mencer une nouvelle. - S. Hil. (c. 2 sur S. Mat). C'est pour cela que Jean-Baptiste, au mo ment où approche le royaume des cieux, prêche la pénitence qui nous fait quitter les sentiers de l'erreur, revenir de nos égarements, et nous inspire avec la honte de nos péchés la résolution de ne plus les commettre; c'est ce que signifient ces paroles: «Faites pénitence». - S. Chrys. (sur S. Mat). Par cet exorde seul il s'annonce comme l'ambassadeur du roi plein de bouté, car il ne fait aucune menace aux pécheurs, mais leur promet le pardon de leurs péchés. Les rois ont coutume, à la naissance d'un fils, de proclamer une amnistie dans leur royaume, mais ils la font précéder par d'impitoyables exacteurs. Dieu, au contraire, voulant aussitôt la naissance de son fils accorder au genre humain le pardon de ses péchés, envoie par avance comme exacteur Jean-Baptiste; et qu'exige-t-il? Il dit: «Faites pénitence».O heureuse exaction, qui, loin de nous appauvrir nous enrichit. En effet, lorsque nous avons payé nos dettes à la justice divine, nous ne donnons rien à Dieu, mais nous acquérons le riche bénéfice du salut éternel; car la péni tence purifie notre coeur, éclaire nos facultés et prépare notre âme à recevoir Jésus-Christ.

C'est pour cela qu'il ajoute: «Le royaume de Dieu approche». -
S. Jér. C'est Jean-Baptiste qui le premier annonce le royaume de Dieu, parce que Dieu voulait honorer par ce privilège le précurseur de son Fils. - S. Chrys. (hom 10). Il annonce donc ce que les Juifs n'avaient jamais entendu, pas même de la bouche des prophètes, les cieux et le royaume qu'ils renferment, sans rien dire de la terre. C'est ainsi que par la nouveauté des cho ses qu'il prêche, il excite en eux le désir de chercher celui qui fait l'objet de ses prédications. - Remi. Le royaume des cieux se prend dans quatre sens différents: pour le Christ dans ce pas sage de saint Luc: «Le royaume de Dieu est au dedans de vous» (Lc 17); pour la sainte Écriture dans cet autre; «Le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en portera les fruits» (Mt 21); pour la sainte Église dans cet endroit: «Le royaume de Dieu est semblable à dix vierges» (Mt 25); enfin, pour le céleste séjour dans ces paroles de Jésus-Christ: «Il en viendra beaucoup d'Orient et d'Occident et ils s'asseoiront dans le royaume des cieux». O r, cette expression peut avoir ici toutes ces différentes significations. - La Glose Jean-Baptiste dit: «Le royaume de Dieu est proche, car s'il ne s'approchait pas, personne ne pourrait arriver jusqu'à lui».Infirmes et aveugles qu'ils étaient, les hommes avaient besoin que la voie qui est Jésus-Christ vint jusqu'à eux.

S. Aug. (de l'ac. des Ev., l. 2, ch. 12). Les autres Évangélistes n'ont point rapporté ces der nières paroles de Jean-Baptiste. Quant à celles qui suivent: «C'est de lui que le prophète Isaïe a parlé, lorsqu'il a dit: Je suis la voix de celui qui crie dans le désert; préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers», leur rapport est ambigu et on ne voit pas clairement si c'est l'Évangéliste qui fait lui-même cette citation, ou s'il la donne comme faisant suite aux paroles de saint Jean, de manière que tout ce passage: «Faites pénitence, le royaume des cieux approche, car c'est lui», etc., ferait partie du discours du saint précurseur. Que saint Jean ne dise pas: «C'est moi», mais c'est lui»,cela ne doit pas nous impressionner, car saint Matthieu ne dit-il pas de lui-même: «Jésus trouva un homme dans son bureau ?»et non pas: «Jésus me trouva».S'il en est ainsi, qu'y a-t-il d'étonnant que saint Jean-Baptiste, interrogé sur ce qu'il pensait de lui-même, ait répondu: «Je suis la voix de celui qui crie dans le désert»,comme le rapporte l'Évangéliste saint Jean ?

S. Grég. (hom. 7 sur S. Matth). On sait que le Fils unique de Dieu est appelé le Verbe du Père, d'après ce passage du même Évangéliste: «Au commencement était le Verbe».Or, nous voyons par notre manière de parler que la voix résonne pour que la parole puisse être entendue: Jean, précurseur du Sauveur, est donc appelé la voix, parce qu'il est la voix mysté rieuse que fait entendre aux hommes le Verbe du Père. - S. Chrys. (sur S. Matth). La voix par elle-même est un son confus et indéterminé qui ne dévoile aucun secret du coeur; elle indi que seulement que celui qui élève la voix veut exprimer une pensée. Mais c'est à la parole seule qu'il appartient de révéler les mystères de l'âme. Il y a encore cette différence que la voix est commune aux hommes et aux animaux, tandis que la parole est le partage exclusif des hommes. Jean est donc appelé la voix et non pas la parole, parce que Dieu ne l'a point choisi pour faire connaître l'économie de ses conseils, mais uniquement pour annoncer qu'il méditait quelque grand dessein en faveur des hommes; ce n'est que par son Fils qu'il a dévoilé par la suite dans toute leur clarté les mystérieux desseins de sa volonté divine.

Rab. Cette expression: «La voix de celui qui crie»,nous révèle toute la force de la prédication de saint Jean. Le cri de la voix se produit dans trois circonstances: lorsqu'on s'adresse à une personne éloignée, lorsque cette personne est sourde, lorsqu'on parle sous l'impression d'un vif sentiment d'indignation, et ces trois circonstances se réunissaient dans l'état du genre hu main.
- La Glose. Jean est donc comme la voix de la parole qui crie, car c'est la parole qui se fait entendre par le moyen de la voix, c'est-à-dire Jésus-Christ par Jean-Baptiste. - Bède. C'est ainsi qu'il a parlé par la voix de tous ceux qui, depuis le commencement, ont communiqué aux hommes quelque vérité divine; mais Jean-Baptiste seul est appelé la voix, parce que seul il a révélé la présence du Verbe, que les autres n'ont fait qu'annoncer de loin.

S. Grég. (Hom. 7 sur les Evang). Jean crie dans le désert parce qu'il annonce la consolation du Rédempteur à la Judée abandonnée et privée de tout secours. - Remi. Historiquement par lant, il parlait dans le désert, parce qu'il se tenait éloigné de la foule des Juifs. Que criait cette voix? Les paroles suivantes nous l'apprennent: «Préparez la voie du Seigneur». - S. Chrys. (sur S. Matth). Lorsqu'un grand roi est sur le point d'entreprendre un voyage ou une expédition, il envoie devant lui des hommes qui préparent tout pour le recevoir, font disparaître tout ce qui peut offenser ses yeuxet rétablir ce qui est en ruines; ainsi le Seigneur se fait pré céder par saint Jean qui par la pénitence balaye du coeur des hommes les souillures du péché, et reconstruit ce qui est en ruines à l'aide de l'observation des préceptes divins. - S. Grég. (hom. 20 sur les Evang). Tout homme qui annonce la vraie foi et la nécessité des bonnes oeuvres, prépare la voie du Seigneur dans le coeur de ceux qui l'écoutent, il rend droits ses sentiers lors que, par de pieuses et saintes exhortations, il fait naître dans l'âme de chastes pensées. - La Glose. (interlin). Ou bien la foi est la voie par laquelle le Verbe descend dans le coeur, et les sentiers sont redressés lorsque les moeurs sont réformées.



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