Catena Aurea 9620

vv. 20-23

9620 Lc 6,20-23

S. Cyr. Après avoir choisi ses Apôtres, le Sauveur forme ses disciples à la nouveauté de la vie évangélique. - S. Ambr. Sur le point d'annoncer les divers oracles, il prend une attitude sublime. Le lieu où il se trouve est peu élevé, mais il lève bien haut les yeux :«Alors levant les yeux vers ses disciples». Qu'est-ce que lever les yeux, si ce n'est découvrir la lumière dont son âme était pleine? - Bède. Il s'adressait à tous en général, cependant il lève plus particulièrement les yeux sur ses disciples, c'est-à-dire, qu'il verse en plus grande abondance la lumière de sa grâce intérieure sur ceux qui écoutent sa parole avec un coeur attentif et docile. - S. Ambr. Saint Luc ne rapporte que quatre béatitudes, tandis que saint Matthieu en compte huit, mais on peut dire que les huit renferment les quatre, comme aussi les quatre comprennent les huit. Saint Luc a voulu tout ramener aux quatre vertus cardinales, saint Matthieu, dans les huit béatitudes, nous donne la signification mystérieuse du nombre huit, car ce nombre huit est la perfection de notre espérance, et comprend aussi toutes les vertus. Les deux Évangélistes mettent la pauvreté en tête des autres béatitudes; en effet, elle est la première et comme la mère des vertus, parce que celui qui méprisera les choses du temps, méritera celles de l'éternité, et s'il veut obtenir la gloire du royaume des cieux, il faut nécessairement qu'il se dégage de l'amour du monde qui le presse de toutes parts: «Et il dit: Bienheureux les pauvres». - S. Cyr. Dans l'Évangile selon saint Matthieu, nous lisons: «Bienheureux les pauvres d'esprit», pour nous faire comprendre qu'il y a des pauvres d'esprit qui ont la modestie et l'humilité de l'intelligence, c'est dans ce sens que le Sauveur dit: «Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur». Ici, Notre-Seigneur dit simplement: «Bienheureux les pauvres», sans ajouter «d'esprit», c'est-à-dire, bienheureux les pauvres qui méprisent les richesses. Il convenait, en effet, que ceux qui devaient annoncer les vérités de l'Évangile du salut, n'eussent point un esprit cupide, et que leurs affections fussent placées en lieu plus élevé.

S. Bas. (Ps 33). Cependant gardons-nous de croire que tous ceux que la pauvreté accable, aient part à cette béatitude, elle est réservée à ceux-là seuls qui sacrifient les richesses de la terre aux préceptes de Jésus-Christ. Combien, en effet, sont pauvres des biens de la terre, mais on ne peut plus cupides par leurs désirs; la pauvreté ne les sauve point, mais leurs désirs sont la cause de leur damnation, car rien de ce qui est involontaire ne peut mériter le bonheur éternel, parce qu'on ne peut comprendre la vertu sans le libre arbitre. Bienheureux donc celui qui est pauvre, comme l'est un disciple de Jésus-Christ, qui a souffert pour nous la pauvreté, car le Seigneur a voulu accomplir le premier toutes les oeuvres qui conduisent à la béatitude, en se rendant le modèle de ses disciples. - Eusèbe. On parvient au royaume des cieux par plusieurs degrés de vertus; or, le premier degré est franchi par ceux qui pratiquent la pauvreté pour plaire à Dieu, et Jésus fit cette grâce à ceux qui, les premiers, devinrent ses disciples. Aussi est-ce en s'adressant personnellement à ceux qui étaient devant lui et vers lesquels il avait levé les yeux, qu'il dit: «Parce que le royaume des cieux est à vous».

S. Cyr. Après avoir recommandé la pratique de la pauvreté, il promet l'honneur et la gloire aux privations qu'elle impose. Or, comme ceux qui ont en partage la pauvreté manquent souvent des choses nécessaires, et peuvent à peine se procurer de quoi vivre, il affermit ses disciples contre la perspective d'une condition aussi pénible en leur disant: «Bienheureux vous qui maintenant avez faim». - Bède. C'est-à-dire, bienheureux vous qui châtiez votre corps et le réduisez en servitude, qui vous livrez au ministère de la prédication en souffrant la faim et la soif, parce que vous jouirez un jour de l'abondance des joies célestes.
- S. Grég. de Nysse. (Des béatit., disc. 4). Dans un sens plus élevé, de même que, pour la nourriture matérielle, les goûts divers des hommes leur font préférer diverses espèces d'aliments; de même pour ce qui est de la nourriture de l'âme, les uns recherchent un bien purement imaginaire, et les autres ce qui est naturellement bon. Aussi saint Matthieu proclame-t-il bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice comme d'une nourriture et comme d'un breuvage, justi ce qui n'est point la justice considérée comme vertu particulière, mais la justice universelle, et il proclame bienheureux celui qui a faim de cette justice. - Bède. Notre-Seigneur nous enseigne on ne peut plus clairement que nous ne devons jamais nous estimer assez justes, mais chercher à nous avancer de jour en jour dans la justice; et ce n'est pas dans ce monde, mais dans la vie future que nous en serons pleinement rassasiés, suivant cette parole du Psalmiste: «Je serai rassasié lorsqu'apparaîtra votre gloire (Ps 16) ». Aussi le Sauveur ajoute: «Parce que vous serez rassasiés». - S. Grég. de Nysse. Il promet à ceux qui sont avides de la justice, l'abondance de tous les biens désirables, car aucune des voluptés qu'on recherche dans la vie ne peut rassasier ceux qui les poursuivent; seul, le désir de la vertu est suivi d'une récompense qui répand dans l'âme une gloire sans limite comme sans durée.

S. Cyr. Une des suites de la pauvreté, c'est non seulement la privation de toutes les choses qui procurent quelque plaisir, mais encore la tristesse qu'elle répand sur le visage, c'est pourquoi il ajoute: «Bienheureux vous qui pleurez». Il appelle bienheureux ceux qui pleurent, non pas ceux dont les yeux versent extérieurement des larmes (ce qui est commun aux fidèles et aux infidèles, quand le malheur les atteint), mais il proclame surtout bienheureux ceux qui fuient une vie légère toute plongée dans les vices et dans les voluptés de la chair, ceux qui ont horreur de ce qui fait les délices des hommes, et qui sont comme dans les pleurs par le dégoût et l'ennui que leur causent les vanités du monde. - S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr). La tristesse qui est selon Dieu, est d'un grand prix à ses yeux, et elle obtient la pénitence qui conduit au salut. Aussi saint Paul, qui n'avait point de fautes personnelles à pleurer, versait des larmes pour les péchés d'autrui; heureuses larmes qui deviennent une source de joie: «Parce que vous rirez». Si, en effet, nos larmes sont inutiles à ceux pour qui nous les répandons, elles sont loin d'être perdues pour nous, car celui qui pleure ainsi les péchés des autres, à plus forte raison pleurera ses propres fautes, et se garantira plus facilement contre de nouvelles chutes. Gardons-nous donc de la dissolution pendant cette vie si courte, pour ne point nous exposer à des gémissements sans fin; ne recherchons pas les plaisirs qui sont une source de larmes amères et de douleur profonde, mais affligeons-nous de cette tristesse qui engendre le pardon. Souvenons-nous, d'ailleurs, qu'on vit bien souvent le Seigneur pleurer, mais qu'on ne le vit point rire une seule fois. - S. Bas. (hom. sur l'act. de grâces). Il promet la joie, le rire à ceux qui pleurent, non point sans doute ce rire extérieur qui sort des lèvres, mais une joie pure et sans mélange d'aucune tristesse.

Bède. Heureux donc celui qui, en vue du riche héritage de Jésus-Christ, du pain de la vie éternelle, de l'espérance, des joies célestes, désire les larmes, la faim, la pauvreté; mais plus heureux celui qui pratique courageusement ces vertus au milieu de l'adversité: «Vous serez bienheureux quand les hommes vous haïront». Les hommes peuvent vous haïr, mais la méchanceté de leur coeur ne peut atteindre un coeur aimé de Jésus-Christ. -
Suite «Lorsqu'ils vous sépareront». Qu'ils vous séparent, qu'ils vous chassent de la synagogue, Jésus-Christ saura bien vous trouver et vous fortifier: «Ils vous traiteront injurieusement». Ils vous feront un outrage du nom du crucifié, mais lui-même ressuscite ceux qui meurent avec lui, et il les fait asseoir avec lui dans les cieux (Ep 2,6 2Tm 2,2). -
Suite. «Et ils rejetteront votre nom comme mauvais». Il veut parler du nom des chrétiens que les Gentils et les Juifs se sont efforcés de détruire complètement, et que les hommes ont rejeté, sans aucun autre motif de haine que le Fils de l'homme, et parce que les fidèles ont choisi pour leur nom le nom même du Christ (Ac 11, 26). Il leur prédit donc qu'ils seront persécutés par les hommes, mais que le bonheur qui les attend est au-dessus de toute pensée humaine: «Réjouissez-vous en ce jour-là, et soyez transportés de joie, car voici que votre récompense est grande dans les cieux», etc. - S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr). La signification de ces mots beaucoup et peu, doit se mesurer par la grandeur et la dignité de celui qui les emploie. Or, quel est celui qui promet une grande récompense? Un prophète ou un Apôtre, qui ne sont que des hommes, eussent estimé peut-être comme considérable ce qui ne l'était pas, mais ici celui qui promet cette grande récompense, c'est le Seigneur qui possède des trésors éternels et des richesses au-dessus de toute conception humaine. - S. Bas. Quelquefois encore le mot grand a une signification absolue comme dans ces propositions: Le ciel est grand, la terre est grande; quelquefois une signification purement relative, comme lorsque nous disons qu'un cheval est grand, qu'un boeuf est grand, par comparaison avec d'autres animaux. Or, la récompense réservée à ceux qui sont en butte aux outrages pour Jésus-Christ sera grande, non par comparaison avec les choses de la terre, mais grande en elle-même et digne de la magnificence du Dieu qui la donne. - S. Jean Damasc. (De la log., chap. 40). Tout ce qui peut être mesuré ou compté s'exprime d'une manière déterminée, mais on appelle grandes, considérables en général, les choses qui, par leur excellence, sont au-dessus de tout nombre et de toute mesure, et c'est ainsi que nous disons que la miséricorde de Dieu est grande.

Eusèbe. Notre-Seigneur arme ensuite les Apôtres pour le combat qu'ils devaient soutenir en prêchant l'Évangile par tout l'univers, et il ajoute: «C'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes». - S. Ambr. En effet, les Juifs persécutèrent les prophètes, jusqu'à leur ôter la vie. - Bède. Ceux qui disent la vérité sont ordinairement persécutés, mais jamais les anciens prophètes ne cessèrent d'annoncer la vérité par crainte de la persécution.

S. Ambr. «Bienheureux les pauvres». Voilà la tempérance qui s'abstient du mal, foule aux pieds les choses du monde et ne recherche point les plaisirs séducteurs: «Bienheureux vous qui avez faim». Voilà la justice, car celui qui a faim, a compassion de celui qui éprouve le même besoin, la compassion le rend charitable, la charité le rend juste, et sa justice demeure éternellement (Ps 111, 8). «Bienheureux vous qui pleurez». Voilà la prudence qui pleure sur les choses périssables et mortelles, et s'attache aux biens de l'éternité. «Vous serez bienheureux quand les hommes vous haïront». Voilà la force, non celle qui s'attire la haine par ses violences criminelles, mais celle qui souffre la persécution pour la foi. C'est ainsi que vous mériterez la couronne réservée à la souffrance, si vous méprisez la faveur des hommes pour ne rechercher que celle de Dieu. La tempérance produit donc la pureté du coeur, la justice produit la miséricorde, la prudence produit la paix, la force produit la douceur. Ces vertus sont unies et étroitement liées entre elles, de sorte que celui qui en possède une, paraît avoir toutes les autres. Les saints ont tous une vertu qui leur est propre, mais celle qui est plus féconde en fruits de salut, est aussi celle qui obtient la plus grande récompense. Quel amour de l'hospitalité, quelle humilité profonde dans Abraham ! mais comme il a brillé surtout par sa foi ! c'est à cette vertu qu'il doit son plus beau titre de gloire. Chacun donc peut obtenir plusieurs récompenses, parce qu'il a un grand nombre d'occasions de pratiquer les vertus; mais la vertu dont la fécondité aura été plus grande, recevra aussi la récompense la plus magnifique.


vv. 24-26

9624 Lc 6,24-26

S. Cyr. Notre-Seigneur vient d'enseigner que la pauvreté supportée en vue de Dieu, est la cause de tout bien, et que la faim et les larmes auront droit à la récompense des saints; il passe maintenant aux vices opposés à ces vertus, et les présente comme une cause de damnation et de supplice: «Malheur à vous, riches, qui avez votre consolation». - S. Chrys. (hom. 17 sur la Gen). Cette locution malheur s'adresse toujours dans l'Écriture à ceux qui ne peuvent échapper au supplice de la vie future. - S. Ambr. L'abondance des richesses est la source de bien des séductions coupables, mais aussi de bien des inspirations vertueuses. Quoique la vertu ne recherche pas l'opulence, et que l'aumône du pauvre soit plus agréable à Dieu que la libéralité du riche; cependant ce ne sont point ceux qui ont des richesses, mais ceux qui ne savent point en faire usage qui sont atteints par la sentence divine. En effet, le pauvre a d'autant plus de mérite, qu'il donne par un mouvement spontané du coeur; et le riche est d'autant plus coupable, qu'il devait rendre grâce à Dieu de ce qu'il a reçu, et ne point réserver inutilement une fortune qui ne lui a été donnée que pour l'utilité commune. Ce ne sont donc point les richesses qui sont mauvaises, c'est l'attachement aux richesses qui est coupable. Et quoiqu'il n'y ait pas de plus grand tourment pour l'avare que d'entasser avec crainte et inquiétude des trésors dans l'intérêt de ses héritiers, cependant, parce que ses désirs d'amasser ont pour lui quelque attrait, il est juste que ceux qui ont la consolation de la vie présente, perdent les joies de la vie éternelle. Ces riches peuvent être aussi la figure du peuple juif ou des hérétiques, ou plutôt des pharisiens qui, se complaisant dans l'abondance des paroles et dans l'éloquence prétentieuse de leurs discours, ont dépassé la simplicité de la vraie foi et amassé des trésors inutiles.

«Malheur à vous qui êtes rassasiés, parce que vous aurez faim».
- Bède. Ce riche, vêtu de pourpre, se rassasiait en s'asseyant tous les jours à des tables splendidement servies, mais il souffrit ensuite ce cruel malheur, lorsque dévoré par la soif, il demandait que Lazare trempât le bout de son doigt dans l'eau pour rafraîchir sa langue. - S. Bas. L'Apôtre prouve la nécessité de la tempérance, en la plaçant parmi les fruits de l'Esprit (Ga 5). En effet, voulez-vous dompter votre corps? point de moyen plus puissant que la tempérance, elle est comme un frein à l'aide duquel nous devons modérer l'ardeur de la jeunesse. La tempérance est donc la mort des crimes, l'apaisement des passions, le principe de la vie spirituelle, elle émousse l'aiguillon des plaisirs séducteurs. Néanmoins, pour éviter d'être confondus avec les ennemis de Dieu, nous devons, lorsque les circonstances l'exigent, accepter ce qui nous est présenté, pour montrer que tout est pur pour ceux qui sont purs, et user des choses nécessaires à la vie, en nous interdisant tout ce qui peut favoriser la volupté. D'ailleurs, tous ne peuvent pas s'imposer la même heure, ni la même manière, ni la même mesure dans la pratique de la tempérance, mais tous doivent avoir la même intention, de ne point aller jusqu'à la satiété, car la réplétion de l'estomac rend le corps lui-même impuissant à remplir ses fonctions, l'appesantit et le dispose au mal. - Bède. Ou encore, si ceux qui ont faim des oeuvres de justice, sont heureux, combien sont malheureux, au contraire, ceux qui cherchent à satisfaire tous leurs désirs, et n'éprouvent aucune faim du bien véritable.

«Malheur à vous qui riez», etc. - S. Bas. Puisque le Seigneur menace ici ceux qui rient, il est donc évident que dans aucun temps, le vrai fidèle ne doit s'abandonner au rire, à la vue surtout de la multitude si grande de ceux qui meurent dans le péché et sur lesquels il faut bien plutôt verser des larmes. D'ailleurs, le rire immodéré est le signe d'un esprit déréglé et d'une âme désordonnée; toutefois il n'est pas défendu de manifester la joie intérieure, en donnant au visage une certaine expression de gaieté. - S. Chrys. Mais dites-moi pourquoi cette dissipation, ces rires immodérés dans un chrétien qui doit paraître au terrible jugement de Dieu, et rendre compte de tout ce qu'il a fait ici-bas ?

Bède. La flatterie nourrit le péché, et, semblable à l'huile qui excite le feu, elle fournit un aliment à l'ardeur du mal; aussi Notre-Seigneur ajoute: «Malheur à vous, quand les hommes vous loueront», etc. - S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr). Cette recommandation n'est point opposée à ces autres paroles du Sauveur: «Que votre lumière luise devant les hommes (Mt 5) ». En effet, nous devons avoir un saint empressement à faire le bien pour la gloire de Dieu, et non pour notre propre gloire, car rien de plus funeste que la vaine gloire, elle engendre l'injustice, le désespoir et l'avarice, mère de tous les maux. Si donc vous voulez éviter ces funestes effets, tenez vos regards constamment tournés vers Dieu, et contentez-vous de la gloire qui vient de lui. Car, si, en toute espèce de chose, on doit choisir les plus savants pour experts et pour arbitres, comment pourriez-vous confier l'appréciation de votre vertu aux hommes plutôt qu'à Dieu, qui la connaît mieux qu'eux tous, qui en est à la fois l'auteur et la récompense? Si vous désirez la gloire qui vient de Dieu, fuyez donc les louanges des hommes, car nul n'a plus de droit à notre admiration que celui qui dédaigne la gloire, et si tels sont nos sentiments, à plus forte raison, ceux du souverain Maître de toutes choses. Considérez, d'ailleurs, que la gloire des hommes passe bien vite, parce que le cours rapide du temps la fait tomber dans l'oubli.

«Car c'est ainsi que leurs pères faisaient aux faux prophètes».
- Bède. Les faux prophètes sont ainsi appelés, parce qu'ils s'efforçaient de prédire l'av enir pour gagner la faveur du peuple. Or, Notre-Seigneur n'a proclamé sur la montagne que les béatitudes des bons, tandis que, descendu dans la plaine, il prédit aussi les supplices des réprouvés, parce que les auditeurs encore ignorants et grossiers, ont besoin d'être poussés dans la voie du bien par la crainte des châtiments, tandis qu'il suffit pour les parfaits, de les inviter par l'attrait des récompenses. - S. Ambr. Remarquez encore que saint Matthieu attire les peuples à la foi et à la vertu par la perspective des récompenses, tandis que saint Luc cherche à les éloigner des crimes par la menace des châtiments.


vv. 27-31

9627 Lc 6,27-31

Bède. Après avoir prédit à ses disciples ce qu'ils pourraient avoir à souffrir de la part de leurs ennemis, il leur apprend maintenant la conduite qu'ils devront tenir à l'égard de ces mêmes ennemis: «Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez». - S. Ambr. Ce n'est point sans raison qu'il a fait précéder d'actions toute célestes d'aussi sublimes enseignements. Il voulait enseigner aux peuples, fortifiés par ces miracles de la puissance divine, à s'avancer comme sur les pas de ces prodiges, au delà des limites étroites de la loi. D'ailleurs, de ces trois grandes vertus, la foi, l'espérance et la charité, c'est la charité qui est la première (1 Co 13, 13; Ct 1, 4), et c'est elle que le Sauveur nous recommande, lorsqu'il dit: «Aimez vos ennemis». - S. Bas. (règles abrég., rép. à la quest., 176). C'est le propre des ennemis de nuire et de tendre des embûches; tous ceux donc qui, de quelque manière que ce soit, cherchent à nuire quelqu'un, sont ses ennemis. - S. Cyr. Il fallait pénétrer de ces divins enseignements les saints docteurs qui devaient prêcher la parole du salut par tout l'univers; car s'ils s'étaient laissé aller à tirer vengeance de leurs persécuteurs, jamais ils ne les auraient appelés à la connaissance de la vérité. - S. Chrys. (hom. 48 sur S. Matth). Il ne dit pas: Ne haïssez point, mais: «Aimez», et non seulement: «Aimez», mais: «Faites du bien à ceux qui vous haïssent». - S. Bas. Or, l'homme étant composé d'une âme et d'un corps, nous faisons du bien à l'âme de nos ennemis en les reprenant, en les avertissant, en les amenant, comme par la main, à se convertir à une vie meilleure, et nous faisons du bien à leur corps, en leur procurant les choses nécessaires à la vie.

«Faites du bien à ceux qui vous maudissent». - S. Chrys. Ceux qui blessent ainsi leur âme sont bien plus dignes de larmes amères que de malédictions; quoi de plus détestable, en effet, qu'une âme d'où sortent les malédictions, quoi de plus immonde que la langue qui les profère? O homme, ne distillez pas ainsi le venin de l'aspic, ne vous changez pas en bête féroce; Dieu vous a donné la bouche, non pour déchirer, mais pour guérir les plaies de vos frères; et quant à vos ennemis, il vous ordonne de les mettre au rang de vos amis, et de vos amis les plus chers, de ceux pour lesquels vous avez coutume de prier: «Priez pour ceux qui vous persécutent», etc. Mais, au contraire, la plupart de ceux qui se prosternent la face contre terre, les mains étendues, au lieu de supplier Dieu de leur pardonner leurs crimes, l'implorent contre leurs ennemis, c'est-à-dire qu'ils se percent de leurs propres mains. Quoi, vous priez celui qui a défendu les imprécations contre les ennemis, d'écouter les malédictions que vous proférez contre eux, et vous espérez d'être exaucés, vous qui provoquez sa juste colère, en frappant votre ennemi devant son roi? car vous le frappez réellement, sinon avec la main, au moins par vos paroles. Que faites-vous donc, ô homme? Vous venez implorer le pardon de vos péchés, et votre bouche est remplie d'amertume, ah ! croyez-moi, c'est le temps de la pacification, de la prière, des gémissements, et non celui de la fureur. - Bède. Mais on se demande alors, pourquoi nous trouvons dans les prophètes tant d'imprécations contre les ennemis? Nous répondons que, par ces imprécations, les prophètes ont simplement prédit ce qui devait arriver; ainsi ce n'étaient point des voeux qui exprimaient leurs désirs, mais des prédictions qui leur étaient révélées par l'Esprit saint.

S. Cyr. L'ancienne loi défendait toute offense envers le prochain, ou si on en avait été offensé le premier, elle défendait de dépasser dans la vengeance la mesure de l'offense qu'on avait reçue; mais la perfection ne se trouve ici que dans Jésus-Christ et dans ses commandements: «A celui qui vous frappe sur une joue, présentez encore l'autre». En effet, lorsque les médecins reçoivent des coups de pieds des furieux qu'ils cherchent à guérir, leur compassion pour ces malheureux redouble, et ils s'appliquent avec plus de zèle à leur guérison; telle est la conduite que vous devez tenir à l'égard de ceux qui vous persécutent; car ce sont eux surtout qui sont malades, ne cessez donc point de leur prodiguer des soins, jusqu'à ce qu'ils aient vomi toute l'amertume de leur âme; alors ils vous rendront grâces, et Dieu lui-même vous couronnera, pour avoir délivré votre frère d'une maladie des plus funestes. - S. Bas. (sur Is 1, 23). Presque tous les hommes transgressent ce commandement, surtout les puissants et les princes, non seulement quand on les outrage, mais encore quand on leur manque de respect; ils regardent comme des ennemis tous ceux qui ne leur rendent pas les honneurs dont ils se croient dignes. Or, c'est une grande honte pour un prince que de céder si facilement à la vengeance; comment, en effet, pourra-t-il enseigner aux autres à ne point rendre le mal pour le mal (Rm 12), lui qui est si prompt à se venger de ceux qui l'offensent ?

S. Cyr. Le Seigneur veut encore que nous professions un grand mépris pour les biens que nous possédons: «Celui qui vous prend votre manteau, laissez-le prendre aussi votre tunique». Voilà la vertu d'une âme entièrement exempte de la passion et du désir des richesses; en effet, celui qui est miséricordieux, doit oublier le mal qu'on lui fait, et abandonner à ses ennemis ce qu'il donnerait à ses meilleurs amis. - S. Chrys. (hom. 18 sur S. Matth). Le Sauveur ne dit pas: Supportez humblement la violence de celui qui vous outrage; mais procédez avec sagesse, et préparez-vous à souffrir tout le mal qu'il veut vous faire; dominez son insolence par une prudence à toute épreuve, et faites qu'il se retire couvert de honte à la vue de votre patience inaltérable. Vous me direz, comment pouvoir mettre en pratique ce précepte? Quoi ! en voyant celui qui s'est fait homme et qui a tant souffert pour vous, vous hésitez encore, et vous demandez comment on peut pardonner à ses frères les outrages dont ils se sont rendus coupables? Mais qui donc d'entre vous a jamais souffert d'aussi grands outrages que votre Seigneur, chargé de chaînes, flagellé de coups, couvert de crachats, et enfin mis à mort? Il ajoute: «Donnez à quiconque vous demande». - S. Aug. (serm. du Seig., 1, 40). Il ne dit pas: Donnez-leur tout ce qu'ils demandent, mais: «Tout ce que vous pouvez leur donner d'après les règles de la justice et de la bienséance», c'est-à-dire ce qui n'est nuisible ni pour lui ni pour vous, autant qu'il est possible à l'homme de le prévoir; et lorsque vous lui refusez justement ce qu'il demande, il faut lui faire apprécier la justice de ce refus, et souvent vous lui ferez un présent bien supérieur à ce qu'il désire, en lui faisant comprendre l'injustice de sa demande. - S. Chrys. Nous nous rendons souvent grandement coupables, non seulement en ne donnant pas à ceux qui nous demandent, mais en les accablant de reproches. Pourquoi, dites-vous, ne travaille-t-il point? pourquoi vit-il dans l'oisiveté? Dites- moi, et vous-même, est-ce par votre travail que vous avez acquis les biens que vous possédez? et si vous travaillez, est-ce pour acquérir le droit de blâmer les autres? Quoi ! parce qu'un homme vous demande du pain et de quoi se vêtir, vous l'accusez de cupidité? Ne lui donnez rien, soit, mais au moins ne l'outragez pas; vous êtes sans pitié pour lui, pourquoi vouloir éteindre la compassion dans le coeur de ceux qui voudraient le secourir. Si nous donnons à tous indifféremment, nous pratiquons toujours la miséricorde. C'est parce qu'Abraham exerçait l'hospitalité à l'égard de tous, qu'il mérita de recevoir des anges. Celui qui vous demande est un homicide, un brigand, n'est-il pas au moins digne que vous lui donniez du pain? Ne nous érigeons donc jamais en censeurs sévères des autres, si nous ne voulons être jugés aussi avec la même sévérité.

«Si l'on vous ravit votre bien, ne le réclamez pas». - S. Chrys. (Hom. 10 sur la 1 re Épître aux Corinth). C'est de Dieu que nous recevons tout ce que nous avons; nous disons le mien, le tien, mais ce sont de vains mots. Vous dites que votre maison vous appartient, c'est une parole dépourvue de sens; car l'air, la terre, les pierres appartiennent au Créateur, aussi bien que vous qui avez construit la maison. J'admets que vous en ayez la jouissance, avec quelle incertitude, tant à cause de la mort, que par suite de la vicissitude des choses humaines? Votre vie même ne vous appartient pas, à quel titre vos biens seraient-ils à vous? Cependant Dieu veut que les biens qu'il vous a confiés, deviennent votre propriété, mais à la condition que vous les partagerez avec vos frères; si au contraire, vous ne les prodiguez que pour votre utilité personnelle, ils cessent d'être à vous. Or, comme le désir déréglé des richesses est une source de discussions et de procès, Notre-Seigneur fait cette recommandation: «Ne redemandez pas votre bien à celui qui vous le ravit». - S. Aug. (disc. du Seig., 1, 26). Il veut parler ici des vêtements, des habitations, des terres, des animaux, et en général de tous les biens. Un chrétien qui possède un esclave, ne doit pas l'assimiler à la possession d'un cheval ou de l'argent; cependant si vous traitez votre esclave avec plus d'égards que celui qui veut vous l'enlever, je ne sais si quelqu'un oserait dire qu'il ne vous est point permis de le revendiquer.

S. Chrys. Nous avons tous en nous une loi naturelle qui nous fait discerner le vice et la vertu, le bien d'avec le mal; aussi Notre-Seigneur ajoute: «Ce que vous voulez que les hommes fa ssent pour vous, faites-le pareillement pour eux». Il ne dit pas: Ne faites point vous-mêmes ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse. Il y a bien, en effet, deux voies qui conduisent à la vertu, s'abstenir du mal et faire le bien; le Sauveur se contente de parler de la seconde voie qui, dans son esprit, renferme la première. Or, s'il s'était exprimé de la sorte: Voulez-vous être des hommes? aimez les animaux, ce commandement serait assez difficile, mais il nous commande d'aimer nos semblables, pour lesquels il nous a donné une inclination naturelle, où est donc la difficulté de cette loi que nous voyons observée par les lions et les loups eux-mêmes, qu'un instinct naturel porte à s'aimer entre eux. Notre-Seigneur Jésus-Christ ne nous commande donc rien qui soit au-dessus de notre nature, il ne fait que renouveler ce qu'il a gravé lui-même dans notre conscience, et il veut que votre propre volonté devienne votre loi; vous voulez qu'on vous fasse du bien, faites-en aux autres; vous voulez qu'on ait co mpassion de vous, commencez par avoir compassion du prochain.


vv. 32-37

9632 Lc 6,32-37

S. Chrys. Le Seigneur venait de commander l'amour des ennemis, mais n'allez pas croire qu'il parle ici hyperboliquement et pour inspirer un sentiment de crainte; car écoutez la raison de ce commandement: «Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quel est votre mérite ?»Plusieurs causes concourent à former les affections, mais l'affection spirituelle est supérieure à toutes les autres, elle ne reconnaît pour principe et pour cause, rien de terrestre, ni les bienfaits, ni la nature, ni le temps, mais elle descend directement du ciel. Quoi d'étonnant qu'elle se forme indépendamment de tout bienfait, puisqu'elle ne peut être ébranlée par les mauvais traitements? Un père outragé, rompt les liens d'amour qui l'attachaient à son épouse; une femme se sépare de son mari à la suite de querelles domestiques; un enfant regarde comme un fardeau un père dont les jours se prolongent dans un âge avancé; mais, au contraire, saint Paul allait vers ceux qui voulaient le lapider pour leur faire du bien (Ac 14); Moïse tourmenté, et comme lapidé par les Juifs, se venge en priant pour eux (Ex 17). Ayons donc une profonde vénération pour les amitiés spirituelles, parce qu'elles sont indissolubles. Notre-Seigneur ajoute, pour stimuler les indifférents: «Les pécheurs aiment aussi ceux qui les aiment», comme s'il disait: Je veux que vous vous éleviez à une vertu plus éminente, voilà pourquoi je vous commande d'aimer non seulement vos amis; mais même vos ennemis; car il est naturel à tous les hommes de faire du bien à ceux qui leur en font. Il leur apprend donc qu'il exige d'eux plus qu'il n'est ordinaire aux pécheurs de faire, quand ils se montrent bienfaisants pour leurs amis: «Et si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quel est votre mérite ?

Bède. Ce n'est pas seulement l'affection et les bienfaits des pécheurs qu'il déclare sans mérite et sans fruit, mais aussi le prêt fait dans les mêmes conditions. «Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel est votre mérite? Car les pécheurs eux-mêmes prêtent à leurs semblables, pour en recevoir l'équivalent».

S. Ambr. La philosophie divise la justice en trois parties, l'une qui a Dieu pour objet et qu'on appelle religion; la seconde, qui comprend les devoirs envers les parents et le reste du genre humain; la troisième, qui s'étend aux morts, et nous oblige de leur rendre convenablement les derniers devoirs. Mais Notre-Seigneur Jésus-Christ, s'élevant au-dessus des prescriptions de la loi et des oracles des prophètes, étend l'obligation de faire du bien jusqu'à ceux qui nous ont fait tort: «Pour vous, aimez vos ennemis», etc. - S. Chrys. En agissant ainsi, vous ferez beaucoup plus pour vous que pour eux-mêmes; quant à eux, ils ont l'affection de leur semblable, mais pour vous, vous devenez semblable à Dieu. Or, c'est un acte de grande puissance, que de combler de nos bienfaits ceux qui cherchent à nous faire du mal, comme Notre-Seigneur nous le recommande; car, comme l'eau jetée sur une fournaise ardente, suffit pour l'éteindre, tel est l'effet de la raison jointe à la douceur; en effet l'humilité et la douceur sont à la colère, ce que l'eau est au feu, et de même que le feu ne peut éteindre le feu, ainsi la colère ne peut apaiser la colère.

S. Grég. de Nysse. (disc. contre les usur). L'homme doit éviter cette damnable cupidité qui lui fait demander à l'indigent un produit de l'or ou de l'argent qu'il lui prête, et exiger les fruits d'un métal stérile, c'est le sens de cette recommandation: «Prêtez sans en espérer rien», etc. Celui qui traitera de vol et d'homicide la funeste invention de l'usure, ne se trompera pas; car quelle différence entre celui qui perce les murs pour s'emparer du bien qui ne lui appartient pas, et celui qui s'approprie le gain illicite, produit par l'argent qu'il a prêté? - S. Bas. Dans la langue grecque, ce genre d'avarice est justement appelé t üïò, enfantement, a cause de sa malheureuse et coupable fécondité. En effet, ce n'est qu'avec le temps que les animaux grandissent et se reproduisent, mais à peine l'usure a pris naissance, qu'elle devient féconde. Les animaux les plus précoces à se reproduire, cessent aussi plutôt d'engendrer; mais l'argent des avares ne fait que se multiplier d'années en années. Les animaux, en transmettant à leurs petits la faculté d'engendrer, cessent eux-mêmes d'engendrer, mais l'argent des avares produit continuellement de nouveaux fruits, et renouvelle les premiers. Ne vous exposez donc point aux mortelles atteintes de ce monstre cruel. Que vous servirait-il, en effet, d'éviter l'indigence actuelle, si elle doit revenir bientôt fondre sur vous, plus grande et plus écrasante? Demandez-vous comment vous pourrez rendre ce que vous empruntez; comment l'argent pourra se multiplier assez dans vos mains, pour qu'une partie vous soulage de votre indigence, qu'une autre représente et conserve le capital, et qu'une troisième produise l'intérêt. Mais me direz-vous, comment faire pour vivre? Travaillez, mettez-vous en service, mendiez enfin s'il le faut, tout est préférable à un emprunt usuraire. Vous me direz encore: Qu'est-ce que le prêt sans espérance d'intérêt? Méditez la vertu de la parole divine, et vous admirerez la miséricorde de son auteur. Lorsque vous donnez au pauvre pour l'amour de Dieu, vous faites à la fois un prêt et un don; un don, car vous n'espérez point d'intérêt; un prêt, parce que la bonté de Dieu se charge de vous rendre ce que vous donnez au pauvre, comme le Sauveur vous en assure: «Car votre récompense sera grande». Est-ce que vous refuseriez d'avoir le Tout-Puissant pour caution et pour débiteur? Quoi ! vous acceptez la caution d'un homme riche, et vous refuseriez la caution que Dieu vous donne pour le pauvre? - S. Chrys. (hom. 3 sur la Genèse). Considérez l'admirable nature du prêt: L'un reçoit, et c'est un autre qui s'oblige à payer ce qu'il doit, c'est-à-dire le centuple dans le temps présent, et après cette vie, la vie éternelle.

S. Ambr. Quelle est grande la récompense de la miséricorde, puisqu'elle nous donne droit à l'adoption divine: «Et vous serez les enfants du Très-Haut». Pratiquez donc la miséricorde, pour mériter la grâce qui lui est promise. La bonté de Dieu s'étend sur tous les hommes, il fait tomber la pluie sur les ingrats, la terre féconde ne refuse pas ses fruits aux méchants: «Car il est bon aux ingrats et aux méchants». - Bède. Soit qu'il leur donne les biens temporels, soit qu'il inspire, par sa grâce, le goût des biens célestes.

S. Cyr. Quelles sont donc grandes les prérogatives de la miséricorde ! elle nous rend semblables à Dieu, elle imprime dans notre âme comme le sceau de la nature divine: «Soyez donc miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux», etc. - S. Athan. (disc. 4 contre les Ariens). C'est-à-dire que la considération des bienfaits qu'il répand sur les hommes, doit nous porter à leur faire du bien, non point en vue des hommes, mais en vue de Dieu, afin d'obtenir de lui seul, et non pas des hommes, la récompense de nos oeuvres de charité.



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