Catena Aurea 13623

vv. 23-28

13623 Jn 16,23-28

S. Chrys. (hom. 79 sur S. Jean). Notre-Seigneur montre de nouveau à ses disciples qu'il leur est avantageux qu'il s'en aille, en leur disant: «Et en ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien». - S. Aug. (Traité 101 sur S. Jean). Le mot rogare ne signifie pas seulement demander, mais aussi interroger, et le verbe qui se trouve dans l'Évangile grec, dont le nôtre est une traduction, peut signifier également l'un et l'autre. - S. Chrys. Il leur dit donc: «En ce jour-là (c'est-à-dire, lorsque je serai ressuscité), vous ne m'interrogerez plus», c'est-à-dire, vous ne direz pas: Montrez-nous votre Père, et où allez-vous? car l'Esprit saint vous l'apprendra. Ou bien encore, vous ne me demanderez rien, c'est-à-dire, vous n'aurez pas besoin de médiateur pour obtenir l'effet de vos prières, mon nom seul suffira, et en l'invoquant, vous recevrez tout ce que vous demanderez: «En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera». Il fait voir ainsi la puissance de son nom, puisque sans le voir, sans le prier, il suffira de prononcer ce nom pour qu'il opère des merveilles auprès de son Père. Ne vous regardez donc point comme abandonnés, parce que je ne serai plus avec vous; mon nom seul vous inspirera une plus grande confiance: «Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom, demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit pleine». - Théophyl. Votre joie sera entière et parfaite, lorsque vos voeux seront pleinement satisfaits.

S. Chrys. Comme ses paroles étaient encore couvertes d'un certain voile pour ses disciples, il ajoute: «Je vous ai dit ces choses en paraboles, vient l'heure où je ne vous parlerai plus en paraboles», c'est-à-dire, il viendra un temps (c'est le temps de sa résurrection), où vous comprendrez parfaitement ce que je vous dirai, et où je vous parlerai ouvertement de mon Père; et, en effet, pendant quarante jours, il s'entretint avec tous ses disciples réunis du royaume de Dieu. Maintenant, leur dit-il, vous êtes remplis de crainte, et ne prêtez point d'attention à ce qu e je vous dis, mais lorsque vous me verrez ressuscité, vous pourrez apprendre toutes choses sans qu'il y ait pour vous d'obscurité.

Théophyl. Il leur donne encore un nouveau motif de confiance, c'est qu'ils recevront dans leurs tentations le secours d'en haut: «En ce jour-là, vous demanderez en mon nom», c'est-à-dire, je vous déclare que mon Père vous aime à ce point, que vous n'aurez plus besoin de mon intervention: «Et je ne vous dis point que je prierai mon Père pour vous», etc. Mais ce ne doit pas être pour eux une raison de s'éloigner du Sauveur, comme s'ils n'en avaient plus besoin, et c'est pour cela qu'il ajoute: «Parce que vous m'avez aimé», c'est-à-dire, mon Père vous aime, parce que vous m'avez aimé, si donc vous veniez à vous détacher de mon amour, vous perdriez immédiatement l'amour de mon Père.

S. Aug. (Traité 102 sur S. Jean). Mais notre amour pour le Fils de Dieu est-il le motif de l'amour de son Père pour nous? N'est-ce point, au contraire, son amour pour nous qui est la cause de notre amour? C'est ce que nous dit l'évangéliste saint Jean, dans une de ses Epîtres: «Aimons Dieu, parce qu'il nous a aimés le premier» (1 Jn 4). Le Père nous aime donc, parce que nous aimons le Fils, en vertu du pouvoir que le Père et le Fils nous ont donné de les aimer. Dieu aime en nous son oeuvre, mais Dieu n'aurait pas fait en nous ce qui est digne de son amour, si avant de le faire il ne nous avait aimés le premier. - S. Hil. (de la Trin., 6) La foi parfaite que nous avons en Jésus-Christ, Fils de Dieu, n'a plus besoin d'intercession auprès de Dieu, car elle croit qu'il est sorti de Dieu et qu'elle l'aime, et elle mérite ainsi d'être écoutée et d'être aimée par elle-même, parce qu'elle professe hautement la naissance divine du Fils et son incarnation: «Et parce que vous avez cru que je suis sorti de Dieu». C'est, en effet, à sa naissance divine et à son avènement en ce monde, que le Sauveur fait allusion dans ces paroles: «Je suis sorti de mon Père, et je suis venu en ce monde»; la première de ces deux choses s'est accomplie dans sa nature divine, la seconde dans son incarnation; car ces deux expressions: «Venir de son Père, et sortir de son Père», n'ont plus la même signification; autre chose, en effet, est pour le Filsde sortir du Père par une naissance qui lui donne toute la substance divine; autre chose est d'être venu du Père en ce monde pour y consommer les mystères de notre saint. Mais comme sortir de Dieu n'est autre chose que d'avoir par naissance la nature divine, celui qui a le privilège de cette naissance ne peut être que Dieu.

S. Chrys. Comme la promesse de la résurrection du Sauveur était un véritable adoucissement à leurs peines, aussi bien que de lui entendre dire qu'il sortait de Dieu et qu'il retournait à Dieu, il les e ntretient continuellement dans cette pensée: «Je quitte de nouveau le monde et je vais à mon Père». Il leur donnait ainsi la certitude d'un côté qu'ils avaient en lui une foi droite et pure, et de l'autre qu'ils seraient désormais sous sa protection.
- S. Aug. Il est sorti du Père, parce qu'il vient du Père, et il est venu dans le monde, parce qu'il est apparu au monde dans le corps qu'il avait pris dans le sein de la vierge Marie. Il a quitté le monde corporellement, et il est retourne vers son Père, en conduisant son humanité dans les cieux; mais il n'a point cessé de gouverner le monde par sa présence, parce qu'il est sorti de son Père pour venir dans le monde sans quitter le sein de son Père. Or, nous voyons que les Apôtres et les disciples de Jésus-Christ lui ont adressé, après sa résurrection, et des questions et des prières; des questions, lorsqu'ils lui demandèrent avant son ascension, en quel temps il rétablirait le royaume d'Israël (Ac 1), des prières lorsque Etienne le vit dans les deux à la droite du Père, et le pria de recevoir son esprit. (Ac 6) Et qui oserait dire que nous ne devions plus le prier depuis qu'il est immortel, tandis qu'on devait le prier pendant sa vie mortelle? Je pense donc que ses paroles: «En ce jour-là vous ne me demanderez plus rien», ne doivent pas être rapportées au temps qui suivit sa résurrection, mais àcelui où nous le verrons tel qu'il est (1Jn 3), vision qui n'est pas de cette vie que le temps mesure, mais qui est le privilège de cette vie éternelle, dans laquelle nous n'aurons plus aucune prière, aucune question à faire, parce qu'il ne nous restera plus rien à désirer, rien à connaître.

Alcuin. Voici donc le sens des paroles du Sauveur: Dans la vie future, vous ne me demanderez plus rien, mais durant le pèlerinage de cette vie de misères et d'épreuves, si vous demandez quelque chose à mon Père, il vous l'accordera. Comme il le déclare expressément: «En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quoique chose à mon Père on mon nom, il vous l'accordera». - S. Aug. Il ne veut point dire toutes sortes de choses indifféremment, mais quelque chose, qui ne soit pas comme un rien en comparaison de la vie éternelle. Or, toute prière dont l'objet est contraire aux intérêts de notre salut, n'est pas faite au nom du Sauveur, car par ces paroles: «En mon nom», il faut entendre, non pas le son extérieur des lettres et des syllabes dont ce nom est composé, mais la signification véritable de ce nom. Donc celui qui a de Jésus-Christ des idées autres que celles qu'il faut avoir du Fils unique de Dieu, ne demande point en son nom, bien que ses lèvres prononcent le nom de Jésus-Christ, parce qu'il demande au nom de celui qui est présent à sa pensée, au moment de sa prière. Celui, au contraire, qui a de Jésus-Christ des idées justes et droites, demande véritablement en son nom, et reçoit infailliblement l'objet de ses prières, s'il ne demande rien du contraire au salut éternel de son âme. Or, il reçoit dans le temps où Dieu juge devoir l'exaucer, car il est des choses que Dieu ne nous refuse pas, mais qu'il diffère de nous donner dans un temps plus favorable. Il font encore entendre ces paroles: «Il vous donnera», des grâces exclusivement propres à ceux qui demandent; car tous les saints sont exaucés dans les prières qu'ils font pour eux-mêmes, mais non dans celles qu'ils adressent à Dieu pour tous les autres, parce qu'en effet, le Sauveur ne dit pas en général: Il donnera, mais: «Il vous donnera». Quant aux paroles qui suivent: «Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom», on peut les entendre de deux manières: Ou bien, vous n'avez rien demandé en mon nom, parce que vous n'aviez pas de ce nom le connaissance que vous deviez en avoir, ou bien vous n'avez rien demandé, parce que ce qui a fait l'objet de vos prières doit être considéré comme rien, en comparaison de ce que vous auriez dû demander. C'est donc, pour les engager à ne plus demander des choses de rien, mais une joie pleine et entière, qu'il ajoute: «Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit pleine». Cette joie pleine n'est point une joie sensible, mais une joie toute spirituelle, et elle sera pleine, lorsqu'elle sera si grande, qu'on ne pourra plus y rien ajouter.

S. Aug. (de la Trin., 1, 2). Cette joie pleine, au-dessus de laquelle il n'y a plus rien, sera de jouir de la présence de Dieu dans la Trinité, à l'image de laquelle nous avons été créés. - S. Aug. (Traité 102 sur S. Jean). C'est donc au nom de Jésus-Christ qu'il nous faut demander tout ce qui tend à nous faire obtenir cette joie éternelle, et jamais la miséricorde divine ne trompera la confiance de ses saints qui persévèrent dans la demande d'un si grand bien.. Tout ce qu'on demande en dehors de ce bien, n'est rien, non pas que l'objet de nos prières soit nul absolume nt, mais parce qu'un comparaison d'un si grand bien, tout ce que l'on peut désirer n'est rien.

«Je vous ai dit ces choses en paraboles, mais vient l'heure où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement de mon Père». Je di rais volontiers que cette heure dont il parle est la vie future où nous le verrons à découvert, comme le dit l'Apôtre: «Nous le verrons face à face». (1Co 13,12). Et alors ces paroles du Sauveur: «Je vous ai dit ces choses en paraboles», se rapporteraient à ce que dit saint Paul: «Nous ne voyons maintenant que comme dans un miroir et sous des images obscures», je vous parlerai ouvertement de mon Père, parce que c'est par le Fils qu'on peut voir le Père, «car personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils a voulu le révéler» (Mt 11). - S. Grég. (Moral., 20, 5, ou dans les anc. éd., 8). Il leur annonce qu'il leur parlera ouvertement de son Père, parce qu'en leur découvrant l'éclat de sa majesté, il leur fera voir comment il est égal dans sa naissance à celui qui l'a engendré, et comment l'Esprit saint est coéternel au Père et au Fils dont il procède. - S. Aug. Mais les paroles qui suivent semblent s'opposer à l'explication que nous venons de donner: «En ce jour, dit le Sauveur, vous demanderez en mon nom», car que pourrons-nous demander dans le siècle futur, quand nos désirs seront rassasiés de l'abondance de tous les biens? car la demande suppose toujours une indigence quelconque. Il est donc mieux d'entendre ces paroles dans ce sens, que Jésus rendra ses disciples spirituels de charnels, et d'esclaves de leurs sens qu'ils étaient. En effet l'homme animal ne se représente que sous des images matérielles et sensibles tout ce qu'il entend dire de la nature de Dieu. Tous les enseignements de la sagesse sur la nature incorporelle et immuable de Dieu sont pour lui autant de paraboles, non qu'il les prenne positivement pour des paraboles, mais parce qu'il n'a d'autres pensées que ceux qui entendent des paraboles sans les comprendre. Mais lorsque l'homme devenu spirituel commence à juger tout avec discernement, bien que dans cette vie il ne puisse voir que comme dans un miroir et en partie, il comprend que Dieu n'est pas un corps, mais un esprit, et cela sans l'aide d'aucun sens, d'aucune image sensible, mais par une perception claire et distincte de son intelligence. Lorsque le Fils nous parle ainsi à découvert de son Père, et nous fait voir en même temps qu'il a une même nature avec, lui, alors nous demandons véritablement en son nom, parce que ce nom représente alors à notre esprit la vérité même qu'il exprime. Nous pouvons comprendre alors que Notre-Seigneur Jésus-Christ, en tant qu'homme, prie pour nous son Père, et que, comme Dieu, il nous exauce conjointement avec son Père, ce qu'il paraît indiquer dans les paroles suivantes: «Et je ne vous dis pas que je prierai mon Père pour vous». Il n'y a, en effet, que l'oeil spirituel de l'âme qui puisse s'élever jusqu'à cette vérité que le Fils ne prie pas le Père, mais que le Père et le Fils exaucent ensemble les prières qui leur sont adressées.


vv. 29-33

13629 Jn 16,29-33

S. Chrys. (hom. 79 sur S. Jean). Les disciples de Jésus consolés et ranimés par l'assurance qui leur est donnée qu'ils sont les amis du Père, lui avouent qu'ils reconnaissent maintenant qu'il sait toutes choses: «Ses disciples lui dirent: Voilà que maintenant vous parlez ouvertement, et sans vous servir d'aucune parabole». - S. Aug. (Traité 103 sur S. Jean). Le Sauveur leur annonce et leur promet seulement que l'heure vient où il ne leur parlera plus en paraboles, d'où vient donc qu'ils lui tiennent ce langage, sinon qu'ils ne comprennent pas les paraboles dont il se sert, et que leur ignorance est si grande, qu'ils ne la connaissent même pas? - S. Chrys. Notre-Seigneur, dans les paroles qui précèdent, a répondu aux secrètes pensées de leur esprit, et c'est pour cela qu'ils lui disent: «Maintenant nous voyons que vous savez toutes choses». Voyez comme ils étaient encore imparfaits; après tant et de si grandes preuves qu'il leur avait données, ils lui disent: «C'est maintenant seulement que nous savons»; ils semblent lui en faire un mérite. «Et il n'est pas besoin que personne vous interroge,» c'est-à-dire, avant même que nous vous le disions, vous saviez ce qui était pour nous un sujet de trouble, et vous nous avez rassurés en nous disant que votre Père nous aimait.

S. Aug. Les apôtres étaient convaincus maintenant que le Sauveur savait toutes choses, d'où vient donc qu'au lieu de lui dire, ce qui paraissait bien plus naturel: Vous n'avez pas besoin d'interroger sur aucune chose, ils lui disent au contraire: «Il n'est pas besoin que personne vous interroge ?» Ou plutôt comment se fait-il que les deux choses eurent lieu, c'est-à-dire que le Seigneur les interrogea, et qu'ils l'interrogèrent à leur tour? La solution de cette difficulté est facile, car ce n'était que pour eux et non pour lui qu'il les interrogeait, ou qu'il en était interrogé lui-même. En effet, il ne les interrogeait pas pour en apprendre quelque chose, mais bien plutôt pour les enseigner eux-mêmes; et ses disciples, qui l'interrogeaient pour en apprendre ce qu'ils voulaient savoir, avaient besoin d'être instruits à l'école de celui qui savait toutes choses. Pour lui au contraire il n'avait aucun besoin qu'on l'interrogeât pour qu'il connût ce que chacun d'eux voulait savoir de lui; car avant même qu'on lui fit aucune question, il connaissait l'intention de celui qui allait l'interroger. Ce n'était point sans doute une chose extraordinaire pour le Seigneur de prévoir les pensées des hommes, mais pour des hommes faibles il y avait un certain mérite à dire comme ils le font: «En cela nous croyons que vous êtes sorti de Dieu». - S. Hil. (De la Trin., 6) Ils croient qu'il est sorti de Dieu, parce qu'il fait des oeuvre que Dieu seul peut faire. Le Sauveur leur avait déjà dit plusieurs fois: «Je suis sorti de Dieu, et je suis venu de mon Père en ce monde», et cette déclaration si souvent répétée, n'avait excité en eux aucun sentiment d'admiration; aussi ils n'ajoutent pas: Vous êtes venu de votre Père en ce monde; car ils savaient qu'il avait été envoyé de Dieu, mais ils ne savaient pas qu'il était sorti de Dieu, ils ne commencèrent à comprendre cette ineffable naissance du Fils de Dieu que grâce à ce s derniers enseignements du Sauveur, et c'est alors qu'ils reconnaissent qu'il ne leur parlait plus en paraboles. Ce n'est point en effet à la manière des enfantements humains, qu'un Dieu naît d'un Dieu, c'est plutôt une sortie qu'un enfantement, car il vient seul d'un principe unique, il n'en est pas une partie, un amoindrissement, une diminution, une dérivation, une extension, une affection, c'est la naissance d'un être vivant sortant d'un être vivant, il n'est point choisi pour recevoir le nom de Dieu, il n'est point sorti du néant pour arriver à l'existence, il est sorti d'un être immuable, et cette sortie doit s'appeler une naissance, mais non un commencement.

S. Aug. Le Sauveur leur donne ensuite des avis proportionnés à l'état de faiblesse et d'enfance où se trouvait encore en eux l'homme intérieur : «Jésus leur répondit: Vous croyez maintenant ?» - Bède. Ce que l'on peut entendre de deux manières: comme une affirmation, ou comme une ironie; comme une ironie dans ce sens: Il est bien tard pour commencer à croire; car voici l'heure, etc., comme une affirmation, c'est-à-dirc: «Vous croyez maintenant; il est vrai, mais voici que vient l'heure, et déjà elle est venue où vous serez dispersés chacun de votre côté, et où vous me laisserez seul». - S. Aug. En effet lorsqu'on se saisit de sa personne, ils n'abandonnèrent pas seulement extérieurement son corps au pouvoir de ses ennemis; mais ils renoncèrent intérieurement à la foi qu'ils avaient en lui. - S. Chrys. Il leur dit: «L'heure est venue que vous soyez dispersés», c'est-à-dire quand je serai livré à mes ennemis, car la crainte qui s'emparera de vous sera si grande, que vous ne pourrez fuir tous ensemble; mais pour moi il n'en résultera aucun mal. «Et je ne suis pas seul, parce que mon Père est avec moi». - S.Aug. Il voulait que leur foi prît de l'accroissement et que leur intelligence s'élevât jusqu'à comprendre que le Fils était sorti du Père, mais sans le quitter. Il conclut son discours par ces paroles: «Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi». - S. Chrys. C'est-à-dire afin que vous ne me repoussiez jamais de votre coeur, car ce n'est pas seulement lorsque je serai pris par mes ennemis que vous serez assaillis par le malheur; tant que vous serez dans le monde, vous serez opprimés, c'est-à-dire, persécutés, c'est ce qu'il leur prédit en ces termes: «Dans le monde vous aurez des tribulations». - S. Grég. (Moral., 26, 12, ou 11 dans les anc. éd). Il semble leur dire: Placez en moi toute votre consolation et votre force intérieure, car pour le monde, vous n'avez à en attendre que l'oppression et la persécution la plus cruelle.

S. Aug. Cette oppression devait commencer pour eux à cette heure dont Jésus leur disait: «Vient l'heure où vous serez dispersés chacun de votre côté», mais elle ne devait pas se continuer de la même manière. Car ce qu'il ajoute: «Et que vous me laissiez seul», ne devait point s'appliquer aux persécutions qu'ils auraient à endurer dans le monde, après son ascension; alors, au contraire, loin de l'abandonner, il veut qu'ils lui demeurent attachés et qu'ils mettent en lui leur paix. Il leur dit encore: «Ayez confiance». - S. Chrys. C'est-à-dire que votre âme ressuscite et revienne à la vie, car il ne faut pas que les disciples restent dans la tristesse et les alarmes, alors que leur Maître a triomphé de leurs ennemis. C'est pour cela qu'il ajoute: «Parce que j'ai vaincu le monde». - S. Aug. Lorsqu'ils eurent reçu l'Esprit saint, c'est en Jésus-Christ qu'ils mirent toute leur confiance, et c'est par lui qu'ils remportèrent la victoire; car on ne pourrait dire que le Sauveur a vaincu le monde, si ses membres étaient vaincus par le monde. (Traité 104). Quant à ces paroles: «Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi», nous ne devons pas seulement les entendre de ce qu'il vient de dire immédiatement à ses disciples, mais de tous ses enseignements, soit de ceux qu'il leur a donnés depuis qu'ils ont commencé à être ses disciples, soit de ce long et admirable discours qui suivit la cène. Le but qu'il s'est proposé dans tous ces discours il l'a dit en termes exprès, c'est qu'ils placent en lui leur paix; cette paix n'aura point de fin comme le temps, mais elle sera elle-même la fin de toutes nos pieuses intentions et de nos saintes actions.


CHAPITRE XVII


vv. 1-5

13701 Jn 17,1-5

S. Chrys. (hom. 80 sur S. Jean). Notre-Seigneur venait de dire à ses disciples: «Vous aurez des tribulations dans le monde». A cet avertissement il fait succéder la prière, pour nous apprendre à tout quitter pour recourir à Dieu seul au milieu de nos tribulations: «Ayant dit ces choses, Jésus leva les yeux au ciel», etc. - Bède. Il faut entendre ici les choses qu'il leur dit pendant la cène, les unes lorsqu'il était encore à table, jusqu'à ces paroles: «Levez-vous, sortons d'ici»; les autres lorsqu'il fut sorti, jusqu'à la fin de la prière, dont voici le commencement: «Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Mon Père», etc. - S. Chrys. Il lève les yeux au ciel pour nous apprendre jusqu'où nos prières doivent monter, et que nous devons les faire en levant au ciel, non-seulement les yeux au corps, mais ceux de l'esprit.

S. Aug. (Traité 104 sur S. Jean). Notre-Seigneur aurait pu en tant qu'homme, s'il l'avait fallu, prier sans proférer aucune parole; mais en se montrant l'humble suppliant de son Père, il a voulu nous apprendre qu'il n'a pas oublié qu'il était notre maître. Aussi ses disciples trouvent-ils un sujet d'édification, non-seulement dans ses enseignements, mais dans la prière qu'il adresse pour eux à son Père. Et ce fruit précieux est à la fois pour ceux qui entendirent cette prière, et pour nous qui devons un jour la lire dans le saint Évangile. Il commence sa prière en ces termes: «Mon Père, l'heure est venue», et il nous montre ainsi que loin d'être nécessairement soumis au temps, il était le suprême ordonnateur du temps où devaient s'accomplir les actions dont il était l'auteur immédiat ou qui ne se faisaient que par sa permission. N'allons pas croire que cette heure soit venue comme amenée par le destin, c'est Dieu lui-même qui l'avait fixée dans ses décrets, car loin de nous la pensée que les astres aient pu contraindre à mourir le Créateur des astres.

S. Hil. (de la Trin., 3) Il ne dit pas: Le jour ou le temps est venu, mais: «L'heure est venue». L'heure est une partie du jour, et quelle est cette heure? celle où il devait être couvert de crachats, flagellé, crucifié, mais celle aussi où le Père devait glorifier le Fils. La mort vint interrompre le cours de ses oeuvres, et tous les cléments du monde ressentirent l'effet de cette mort, la terre trembla sous le poids du Seigneur suspendu à la croix, et elle attesta qu'elle ne pouvait contenir dans son sein celui qui allait mourir. Le centurion s'écrie bien haut: «Il était vraiment le Fils de Dieu». La prédiction se trouve ainsi justifiée. Le Sauveur avait dit: «Glorifiez votre Fils», et il affirme ainsi qu'il était vraiment son Fils, non-seulement de nom, mais en réalité, en ajoutant le pronom: «Vôtre», car nous sommes aussi en grand nombre les Fils de Dieu, mais nous ne le sommes pas de la même manière que lui. Il est proprement le Fils de Dieu par origine et non par adoption, en vérité, et non-seulement par dénomination, par sa naissance, et non par création. Aussi après qu'il eut été glorifié, la vérité fut solennellement proclamée, le centurion confessa qu'il était le vrai Fils de Dieu, de manière à ce que personne, parmi les fidèles, ne pût hésiter à reconnaître ce que les bourreaux eux-mêmes n'avaient pu nier. - S. Aug. Mais si sa passion a été pour lui un principe de gloire, combien plus sa résurrection? Ce qui éclate, en effet, dans sa passion, c'est son humilité bien plutôt que sa gloire. Il faut donc entendre ces paroles: «Mon Père, l'heure est venue, glorifiez votre Fils»; dans ce sens: L'heure est venue de répandre la semence de l'humilité, ne différez pas les fruits de gloire qu'elle doit produire. - S. Hil. (de la Trin., 3) Mais peut-être regardera-t-on commeune marque de faiblesse dans le Fils qu'il ait besoin d'être glorifié par un plus puissant que lui. Et qui, en effet, se refuserait à reconnaître dans le Père une puissance plus grande, sur le témoignage du Sauveur lui-même, qui déclare que son Père est plus grand que lui? Prenons donc garde qu'un sentiment d'irréflexion nous fasse voir dans la gloire du Père un affaiblissement de la gloire du Fils, car Noire-Seigneur ajoute aussitôt: «Afin que votre Fils vous glorifie». Il n'y a donc ici aucun signe de faiblesse dans le Fils, puisqu'il doit rendre lui-même la gloire qu'il demande; donc cette prière qu'il fait pour que son Père lui donne une gloire qu'il doit lui rendre à son tour, est une preuve qu'ils ont tous deux une même puissance et une même divinité.

S. Aug. (Traité 105 sur S. Jean) Mais on peut demander avec raison comment le Fils a glorifié le Père, puisque la gloire éternelle du Père n'a pu subir d'amoindrissement qui serait la suite de son union avec la nature humaine, ni d'accroissement dans sa perfection toute divine. Sans doute la gloire du Père n'a pu éprouver on elle-même aucune altération, aucun accroissement, mais elle était comme amoindrie aux yeux des hommes, lorsque Dieu n'était connu que dans la Judée. C'est donc lorsque l'Évangile de Jésus-Christ eut fait connaître le Père aux nation s, que le Fils a véritablement glorifié le Père. Il lui dit donc: «Glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie», c'est-à-dire: Ressuscitez-moi, afin que je vous fasse connaître à tout l'univers. Il explique ensuite plus clairement encore comment le Fils glorifie le Père, en ajoutant: «Puisque vous lui avez donné puissance sur toute chair, afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que vous lui avez donnés». Cette expression, «toute chair», signifie tous les hommes, c'est-à-dire, que la partie est prise pour le tout. Cette puissance sur toute chair a été donnée par le Père à Jésus-Christ en tant qu'homme. - S. Hil. (de la Trin., 3) Car il s'est incarné pour rendre la vie éternelle à tout ce qui était faible, esclave de la chair et de la mort. - S. Hil. (de la Trin., 9) Ou bien, Dieu a donné ce pouvoir au Fils par sa naissance où il lui a communiqué sa divine essence. Il ne faut point regarder cette communication dans le Père comme un signe de faiblesse, puisqu'il conserve le pouvoir qu'il donne, et que le Fils ne laisse pas d'être Dieu lui-même, tout en recevant le pouvoir de donner la vie éternelle. - S. Chrys. Notre-Seigneur dit: «Vous lui avez donné la puissance sur toute chair», pour montrer que sa prédication devait s'étendre, non-seulement aux Juifs, mais à tout l'univers. Mais comment entendre ces paroles: «Sur toute chair», car tous les hommes n'ont pas embrassé la foi? c'est-à-dire, que le Fils de Dieu a fait tout ce qui dépendait de lui pour déterminer les hommes à croire; si un grand nombre n'ont point écoute sa parole, la faute n'en est pas à celui qui leur parlait, mais à ceux qui ont refusé de recevoir sa parole. - S. Aug. Il leur dit donc: «Puisque vous lui avez donné puissance sur toute chair; que votre Fils vous glorifie», C'est-à-dire, qu'il vous fasse connaître à toute chair que vous lui avez donnée, car vous ne la lui avez donnée, que pour qu'il lui donne lui-même la vie éternelle.

S. Hil. (de la Trin., 3) Mais en quoi consiste la vie éternelle? le Sauveur va nous l'apprendre: «Or, la vie éternelle consiste à vous connaître, vous le seul Dieu véritable, et celui que vous avez envoyé Jésus-Christ». La vie, c'est de connaître le vrai Dieu, mais cela seul ne suffit pas. Quelle est la connaissance essentiellement liée à celle-là? «Et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ». - S. Hil. (de la Trin., 4) Les Ariens prétendent que le Père seul est le seul vrai Dieu, le seul juste, le seul sage, et ils excluent le Fils de toute communion à ces divines perfections. Les choses qui sont propres à un seul, disent-ils, ne peuvent être communiquées à un autre, si donc ces attributs se trouvent dans le Père seul, la conséquence est que le Fils n'est point véritablement Dieu, et que c'est à tort qu'on lui en donne le nom. - H. Hil. (de la Trin., 5) Chacun sait, à n'en pouvoir douter, que la vérité d'une chose se révèle par sa nature et par sa vertu, ainsi le véritable froment est celui qui réduit en farine, cuit sous la forme de pain, et pris en nourriture présente la nature au pain et en produit les effets; je demande donc ce qui manque au Fils pour qu'il soit vrai Dieu, puisqu'il a tout à la fois la nature et la vertu de Dieu? Il a donné des preuves de la puissance de sa nature, lorsqu'il a créé les choses qui n'existaient pas et les a appelées à l'existence suivant sa volonté. - S. Hil. (de la Trin., 9) Dira-t-on que par ces paroles: «Vous qui êtes le seul vrai Dieu», le Sauveur se met en dehors de toute communion, de toute identité avec la nature divine? Oui, san s doute, ou pourrait dire qu'il se met en dehors, si après ces paroles: «Vous qui êtes le seul vrai Dieu», il n'ajoutait: «Et celui que vous avez envoyé Jésus-Christ».En effet, la foi de l'Eglise a confessé que Jésus-Christ était vrai Dieu, par la même raison qu'elle reconnaissait que le Père était le seul vrai Dieu, car la naissance divine du Fils unique ne lui a rien fait perdre de la nature divine.

S. Aug. (de la Trin., 6, 9). Voyons doue si ces paroles du Sauveur: «Afin qu'ils vous connaissent, vous qui êtes le seul vrai Dieu», signifient que le Père seul est le vrai Dieu, et si au contraire nous nedevons pas en conclure que les trois personnes, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit soient Dieu. Mais c'est en vertu du témoignage du Sauveur lui-même, que nous disons que le Père est le seul vrai Dieu, que le Fils est le seul vrai Dieu, que l'Esprit saint est le seul vrai Dieu, et que le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, c'est-à-dire, toute la Trinité ne font pas trois Dieux, mais un seul vrai Dieu. - S. Aug. (Traité 103 sur S. Jean). On peut encore disposer la phrase, de cette manière: Afin qu'ils reconnaissent pour le seul vrai Dieu vous et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ; et dans cette proposition se trouve compris l'Esprit saint, parce qu'il est l'Esprit du Père et du Fils, et l'amour consubstantiel de ces deux personnes divines. Le Fils vous glorifie donc en vous faisant connaître à tous ceux que vous lui avez donnés. Or, si la connaissance de Dieu est la vie éternelle, plus nous avançons dans la connaissance de Dieu, plus aussi nous avançons vers la vie éternelle. La mort n'a plus d'accès dans la vie éternelle, et la connaissance de Dieu sera parfaite, lorsque l'empire de la mort sera complètement détruit. Alors Dieu sera souverainement glorifié, parce que sa gloire sera à son comble. Les anciens ont défini la gloire, la renommée d'un homme, accompagnée d'estime et de louange. Or, si la gloire, d'un homme peut résulter de sa renommée seule, quelle sera donc la gloire de Dieu, lorsqu'il sera vu tel qu'il est? C'est pour cela que le Psalmiste a écrit: «Bienheureux ceux qui habitent dans votre maison, ils vous loueront dans les siècles des siècles». La gloire et la louange de Dieu, et par conséquent sa glorification, n'auront plus de fin, parce que la connaissance de Dieu sera pleine et parfaite.

S. Aug. (de la Trin., 1, 8). C'est alors que nous contemplerons dans la vie éternelle la vérité de ce que Dieu disait à Moïse: «Je suis celui qui suis» (Ex 3). - S. Aug. (de la Trin., 5, 18). Lorsque notre foi deviendra la vérité au sein de la vie elle-même, alors notre mortalité fera place à l'éternité. - S. Aug. (Traité 105 sur S. Jean,) Mais dès cette vie Dieu est glorifié, lorsque la prédication le fait connaître aux hommes par la foi, et c'est pour cela que le Sauveur dit: «Je vous ai glorifié sur la terre». - S. Hil. (de la Trin., 4) Cette glorification n'ajoute rien à la perfection de la divinité, mais elle est un certain honneur qui résulte de la connaissance de ceux qui l'ignoraient auparavant. - S. Chrys. C'est avec raison qu'il dit: «Je vous ai glorifié sur la terre», car il avait été glorifié dans les cieux en recevant la gloire qui est propre à sa nature, et les adorations des anges; il ne parle donc pas ici de la gloire essentielle à la nature du Père, mais de la gloire qui résulte des hommages que lui rendent les hommes. C'est pour cela qu'il ajoute: «J'ai consommé l'oeuvre que vous m'avez donnée à faire». - S. Aug. (Traité 105 sur S. Jean). Il ne dit pas: L'oeuvre que vous m'avez commandée, mais: «Que vous m'avez donnée», paroles qui sont un éclatant témoignage en faveur du la grâce; car que possède la nature humaine, même dans le Fils unique, qu'elle n'ait reçu? Mais comment a-t-il consommé l'oeuvre que Dieu lui a donnée à faire, puisqu'il lui restait encore la douloureuse épreuve de sa passion? Il regarde donc comme consommé ce dont il sait avec certitude que la consommation est proche. - S. Chrys. Ou bien encore il dit: «J'ai consommé l'oeuvre que vous m'avez donnée», c'est-à-dire, j'ai fait de mon côté tout ce qui me concernait; on peut dire aussi que tout est consommé, quand la plus grande partie est faite, car la racine de tous les biens avait été plantée et les fruits ne devaient pas tarder à suivre, et il était d'ailleurs essentiellement uni à tout ce qui devait arriver dans la suite.

S. Hil. (de la Trin., 9) Il ajoute ensuite pour nous faire comprendre le mérite de l'obéissance et tout le mystère de sa divine incarnation: «Et maintenant, mon Père, glorifiez-moi en vous-même». - S. Aug. (Tr. 105 sur S. Jean). Il avait dit précédemment: «Mon Père, l'heure est venue, glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie», c'est-à-dire, que d'après l'ordre indiqué par cesparoles, le Père devait glorifier le Fils, afin que le Fils pût glorifier ensuite le Père. Ici au contraire il dit: «Je vous ai glorifie, et maintenant glorifiez-moi», c'est-à-dire, qu'il semble demander d'être glorifié comme récompense de ce qu'il a le premier glorifié son Père. Pour expliquer cette différence, il faut admettre que dans la première proposition, Notre-Seigneur s'est servi du Verbe qui exprimait le temps dans lequel les choses devaient avoir lieu, et que dans la seconde proposition, il s'est servi du passé pour expri mer une chose future, comme s'il avait dit: Je vous glorifierai sur la terre, en consommant l'oeuvre que vous m'avez donnée à faire, et maintenant glorifiez-moi vous-même, mon Père. Ces deux propositions ont donc le même sens et ne diffèrent que parce que la seconde renferme le mode de glorification que le Fils demande à son Père: «Glorifiez-moi en vous-même de la gloire que j'ai eue en vous avant que le monde fût». L'ordre naturel de cette phrase est celui-ci: Que j'ai eue en vous avant que le monde existât. Il en est qui ont prétendu que ces paroles signifiaient que la nature humaine dont le Verbe s'est revêtu dans l'incarnation, devait être transformée dans la nature du Verbe, et que l'homme devait être changé on Dieu. Bien plus, si nous examinons de plus près leur sentiment, ils vont jusqu'à dire que l'homme est anéanti en Dieu, car personne n'oserait dire que ce changement double en aucune façon, ou augmente le Verbe de Dieu. Nous disons, nous, que celui qui nie que le Fils de Dieu ait été prédestiné, nie par-là même qu'il soit le Fils de l'homme, Jésus donc voyant arriver le temps de la glorification à laquelle il était prédestiné, demande que cette prédestination reçoive son accomplissement: «Et maintenant glorifiez-moi», etc. C'est-à-dire, il est temps que je jouisse en vous en vivant à votre droite, de cette gloire que j'ai eue en vous en vertu de votre prédestination éternelle. - S. Hil. (de la Trin., 3) Ou bien il demandait que la nature qui en lui appartenait au temps, reçût la gloire qui est au-dessus du temps, et que la chair soumise à la corruption fût transformée dans la vertu de Dieu et l'incorruptibilité de l'esprit.



Catena Aurea 13623