1998 Catéchisme 1005

II Mourir dans le Christ Jésus

1005 Pour ressusciter avec le Christ, il faut mourir avec le Christ, il faut "quitter ce corps pour aller demeurer auprès du Seigneur" (2Co 5,8). Dans ce "départ" (Ph 1,23) qu'est la mort, l'âme est séparée du corps. Elle sera réunie à son corps le jour de la résurrection des morts (cf. SPF 28).


La mort

1006 "C'est en face de la mort que l'énigme de la condition humaine atteint son sommet" (GS 18). En un sens, la mort corporelle est naturelle, mais pour la foi elle est en fait "salaire du péché" (Rm 6,23 cf. Gn 2,17). Et pour ceux qui meurent dans la grâce du Christ, elle est une participation à la mort du Seigneur, afin de pouvoir participer aussi à sa Résurrection (cf. Rm 6,3-9 Ph 3,10-11).

1007 La mort est le terme de la vie terrestre. Nos vies sont mesurées par le temps, au cours duquel nous changeons, nous vieillissons et, comme chez tous les êtres vivants de la terre, la mort apparaît comme la fin normale de la vie. Cet aspect de la mort donne une urgence à nos vies: le souvenir de notre mortalité sert aussi à nous rappeler que nous n'avons qu'un temps limité pour réaliser notre vie:

Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ton adolescence, ... avant que la poussière ne retourne à la terre, selon qu'elle était, et que le souffle ne retourne à Dieu qui l'avait donné (
Qo 12,1 Qo 12,7).

1008 La mort est conséquence du péché. Interprète authentique des affirmations de la Sainte Ecriture (cf. Gn 2,17 Gn 3,3 Gn 3,19 Sg 1,13 Rm 5,12 Rm 6,23) et de la Tradition, le Magistère de l'Eglise enseigne que la mort est entrée dans le monde à cause du péché de l'homme (cf. DS 1511). Bien que l'homme possédât une nature mortelle, Dieu le destinait à ne pas mourir. La mort fut donc contraire aux desseins de Dieu Créateur, et elle entra dans le monde comme conséquence du péché (cf. Sg 2,23-24). "La mort corporelle, à laquelle l'homme aurait été soustrait s'il n'avait pas péché" (GS 18), est ainsi "le dernier ennemi" de l'homme à devoir être vaincu (cf. 1Co 15,26).

1009 La mort est transformée par le Christ. Jésus, le Fils de Dieu, a souffert lui aussi la mort, propre de la condition humaine. Mais, malgré son effroi face à elle (cf. Mc 14,33-34 He 5,7-8), il l'assuma dans un acte de soumission totale et libre à la volonté de son Père. L'obéissance de Jésus a transformé la malédiction de la mort en bénédiction (cf. Rm 5,19-21).


Le sens de la mort chrétienne

1010 Grâce au Christ, la mort chrétienne a un sens positif. "Pour moi, la vie c'est le Christ et mourir un gain" (Ph 1,21). "C'est là une parole certaine: si nous mourons avec lui, nous vivrons avec lui" (2Tm 2,11). La nouveauté essentielle de la mort chrétienne est là: par le Baptême, le chrétien est déjà sacramentellement "mort avec le Christ", pour vivre d'une vie nouvelle; et si nous mourons dans la grâce du Christ, la mort physique consomme ce "mourir avec le Christ" et achève ainsi notre incorporation à Lui dans son acte rédempteur:

Il est bon pour moi de mourir dans ("eis") le Christ Jésus, plus que de régner sur les extrémités de la terre. C'est lui que je cherche, qui est mort pour nous; lui que je veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche ... Laissez-moi recevoir la pure lumière; quand je serai arrivé là, je serai un homme (S. Ignace d'Antioche, Rm 6,1-2).

1011 Dans la mort, Dieu appelle l'homme vers Lui. C'est pourquoi le chrétien peut éprouver envers la mort un désir semblable à celui de S. Paul: "J'ai le désir de m'en aller et d'être avec le Christ" (Ph 1,23); et il peut transformer sa propre mort en un acte d'obéissance et d'amour envers le Père, à l'exemple du Christ (cf. Lc 23,46):

Mon désir terrestre a été crucifié; ... il y a en moi une eau vive qui murmure et qui dit au dedans de moi "Viens vers le Père" (S. Ignace d'Antioche, Rm 7,2).

Je veux voir Dieu, et pour le voir il faut mourir (Ste. Thérèse de Jésus, vida 1).

Je ne meurs pas, j'entre dans la vie (Ste. Thérèse de l'Enfant-Jésus, verba).

1012 La vision chrétienne de la mort (cf. 1Th 4,13-14) est exprimée de façon privilégiée dans la liturgie de l'Eglise:

Pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite, elle est transformée; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux (MR,Préface des défunts).

1013 La mort est la fin du pèlerinage terrestre de l'homme, du temps de grâce et de miséricorde que Dieu lui offre pour réaliser sa vie terrestre selon le dessein divin et pour décider son destin ultime. Quand a pris fin "l'unique cours de notre vie terrestre" (LG 48), nous ne reviendrons plus à d'autres vies terrestres. "Les hommes ne meurent qu'une fois" (He 9,27). Il n'y a pas de "réincarnation" après la mort.

1014 L'Eglise nous encourage à nous préparer pour l'heure de notre mort ("Délivre-nous, Seigneur, d'une mort subite et imprévue": Litanie des saints), à demander à la Mère de Dieu d'intercéder pour nous "à l'heure de notre mort" (Prière "Ave Maria"), et à nous confier à saint Joseph, patron de la bonne mort:

Dans toutes tes actions, dans toutes tes pensées tu devrais te comporter comme si tu devais mourir aujourd'hui. Si ta conscience était en bon état, tu ne craindrais pas beaucoup la mort. Il vaudrait mieux se garder de pécher que de fuir la mort. Si aujourd'hui tu n'es pas prêt, comment le seras-tu demain? (Imitation du Christ 1,23,1).

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels, heureux ceux qu'elle trouvera dans ses très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal (S. François d'Assise, cant.).



En bref

1015 "Caro salutis est cardo" (Tertullien, res. 8,2). Nous croyons en Dieu qui est le créateur de la chair; nous croyons au Verbe fait chair pour racheter la chair; nous croyons en la résurrection de la chair, achèvement de la création et de la rédemption de la chair.

1016 Par la mort l'âme est séparée du corps, mais dans la résurrection Dieu rendra la vie incorruptible à notre corps transformé en le réunissant à notre âme. De même que le Christ est ressuscité et vit pour toujours, tous nous ressusciterons au dernier jour.

1017 "Nous croyons en la vraie résurrection de cette chair que nous possédons maintenant" (DS 854). Cependant, on sème dans le tombeau un corps corruptible, il ressuscite un corps incorruptible (cf. 1Co 15,42), un "corps spirituel" (1Co 15,44).

1018 En conséquence du péché originel, l'homme doit subir "la mort corporelle, à laquelle il aurait été soustrait s'il n'avait pas péché" (GS 18).

1019 Jésus, le Fils de Dieu, a librement souffert la mort pour nous dans une soumission totale et libre à la volonté de Dieu, son Père. Par sa mort il a vaincu la mort, ouvrant ainsi à tous les hommes la possibilité du salut.



Article 12 "Je crois à la vie éternelle"


1020 Le chrétien qui unit sa propre mort à celle de Jésus voit la mort comme une venue vers Lui et une entrée dans la vie éternelle. Lorsque l'Eglise a, pour la dernière fois, dit les paroles de pardon de l'absolution du Christ sur le chrétien mourant, l'a scellé pour la dernière fois d'une onction fortifiante et lui a donné le Christ dans le viatique comme nourriture pour le voyage, elle lui parle avec une douce assurance:

Quitte ce monde, âme chrétienne, au nom du Père tout-puissant qui t'a créé, au nom de Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant, qui a souffert pour toi, au nom du Saint-Esprit qui a été répandu en toi. Prends ta place aujourd'hui dans la paix, et fixe ta demeure avec Dieu dans la sainte Sion, avec la Vierge Marie, la Mère de Dieu, avec saint Joseph, les anges et tous les saints de Dieu ... Retourne auprès de ton Créateur qui t'a formé de la poussière du sol. Qu'à l'heure où ton âme sortira de ton corps, Marie, les anges et tous les saints se hâtent à ta rencontre ... Que tu puisses voir ton Rédempteur face à face ... (OEx "Commendatio animæ").



I Le jugement particulier

1021 La mort met fin à la vie de l'homme comme temps ouvert à l'accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ (cf. 2Tm 1,9-10). Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avènement, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses oeuvres et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare (cf. Lc 16,22) et la parole du Christ en Croix au bon larron (cf. Lc 23,43), ainsi que d'autres textes du Nouveau Testament (cf. 2Co 5,8 Ph 1,23 He 9,27 He 12,23) parlent d'une destinée ultime de l'âme (cf. Mt 16,26) qui peut être différente pour les unes et pour les autres.

1022 Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification (cf. Cc. Lyon: DS 857-858 Cc. Florence: DS 1304-1306 Cc. Trente: DS 1820), soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel (cf. Benoît XII: DS 1000-1001 XXII: DS 990), soit pour se damner immédiatement pour toujours (cf. Benoît XII: DS 1002).

Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'amour (S. de la Croix, dichos 64)



II Le Ciel

1023 Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, et qui sont parfaitement purifiées, vivent pour toujours avec le Christ. Ils sont pour toujours semblables à Dieu, parce qu'ils le voient "tel qu'il est" (1Jn 3,2), face à face (cf. 1Co 13,12 Ap 22,4):

De notre autorité apostolique nous définissons que, d'après la disposition générale de Dieu, les âmes de tous les saints ... et de tous les autres fidèles morts après avoir reçu le saint Baptême du Christ, en qui il n'y a rien eu à purifier lorsqu'ils sont morts, ... ou encore, s'il y a eu ou qu'il y a quelque chose à purifier, lorsque, après leur mort, elles auront achevé de le faire, ... avant même la résurrection dans leur corps et le Jugement général, et cela depuis l'Ascension du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ au ciel, ont été, sont et seront au ciel, au Royaume des cieux et au Paradis céleste avec le Christ, admis dans la société des saints anges. Depuis la Passion et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ, elles ont vu et voient l'essence divine d'une vision intuitive et même face à face, sans la médiation d'aucune créature (Benoit XII: DS 1000 cf. LG 49).

1024 Cette vie parfaite avec la Très Sainte Trinité, cette communion de vie et d'amour avec Elle, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux est appelée "le ciel". Le ciel est la fin ultime et la réalisation des aspirations les plus profondes de l'homme, l'état de bonheur suprême et définitif.

1025 Vivre au ciel c'est "être avec le Christ" (cf. Jn 14,3 Ph 1,23 1Th 4,17). Les élus vivent "en Lui", mais ils y gardent, mieux, ils y trouvent leur vraie identité, leur propre nom (cf. Ap 2,17):

Vita est enim esse cum Christo; ideo ubi Christus, ibi vita, ibi regnum (S. Ambroise, Lc 10,12).

1026 Par sa mort et sa Résurrection Jésus-Christ nous a "ouvert" le ciel. La vie des bienheureux consiste dans la possession en plénitude des fruits de la rédemption opérée par le Christ qui associe à sa glorification céleste ceux qui ont cru en Lui et qui sont demeurés fidèles à sa volonté. Le ciel est la communauté bienheureuse de tous ceux qui sont parfaitement incorporés à Lui.

1027 Ce mystère de communion bienheureuse avec Dieu et avec tous ceux qui sont dans le Christ dépasse toute compréhension et toute représentation. L'Ecriture nous en parle en images: vie, lumière, paix, festin de noces, vin du royaume, maison du Père, Jérusalem céleste, paradis: "Ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment" (1Co 2,9).

1028 A cause de sa transcendance, Dieu ne peut être vu tel qu'Il est que lorsqu'il ouvre lui-même son Mystère à la contemplation immédiate de l'homme et qu'Il lui en donne la capacité. Cette contemplation de Dieu dans sa gloire céleste est appelée par l'Eglise "la vision béatifique":

Quelle ne sera pas ta gloire et ton bonheur: être admis à voir Dieu, avoir l'honneur de participer aux joies du salut et de la lumière éternelle dans la compagnie du Christ le Seigneur ton Dieu, ... jouir au Royaume des cieux dans la compagnie des justes et des amis de Dieu, les joies de l'immortalité acquise (S. Cyprien, ep. 56,10,1).

1029 Dans la gloire du ciel, les bienheureux continuent d'accomplir avec joie la volonté de Dieu par rapport aux autres hommes et à la création toute entière. Déjà ils règnent avec le Christ; avec Lui "ils règneront pour les siècles des siècles" (Ap 22,5 cf. Mt 25,21 Mt 25,23).



III La purification finale ou Purgatoire

1030 Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel .

1031 L'Eglise appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. L'Eglise a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence (cf. DS 1304) et de Trente (cf. DS 1820 DS 1580). La tradition de l'Eglise, faisant référence à certains textes de l'Ecriture (par exemple 1Co 3,15 1P 1,7), parle d'un feu purificateur:

Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu'il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu'affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu'un a prononcé un blasphème contre l'Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12,31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur (S. Grégoire le Grand, dial. 4,39).

1032 Cet enseignement s'appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Ecriture: "Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leur péché" (2M 12,46). Dès les premiers temps, l'Eglise a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique (cf. DS 856), afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L'Eglise recommande aussi les aumônes, les indulgences et les oeuvres de pénitence en faveur des défunts:

Portons-leur secours et faisons leur commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb 1,5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation? N'hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux (S. Chrysostome, hom. in 1Co 41,5).



IV L'enfer

1033 Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l'aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-même: "Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide; or vous savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui" (1Jn 3,15). Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25,31-46). Mourir en péché mortel sans s'en être repenti et sans accueillir l'amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c'est cet état d'auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu'on désigne par le mot "enfer".

1034 Jésus parle souvent de la "géhenne" du "feu qui ne s'éteint pas" (cf. Mt 5,22 Mt 5,29 Mt 13,42 Mt 13,50 Mc 9,43-48), réservé à ceux qui refusent jusqu'à la fin de leur vie de croire et de se convertir, et où peuvent être perdus à la fois l'âme et le corps (cf. Mt 10,28). Jésus annonce en termes graves qu'il "enverra ses anges, qui ramasseront tous les fauteurs d'iniquité..., et les jetteront dans la fournaise ardente" (Mt 13,41-42), et qu'il prononcera la condamnation: "Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel!" (Mt 25,41).

1035 L'enseignement de l'Eglise affirme l'existence de l'enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l'enfer, "le feu éternel" (cf. DS 76 DS 409 DS 411 DS 801 DS 858 DS 1002 DS 1351 DS 1575 SPF 12). La peine principale de l'enfer consiste en la séparation éternelle d'avec Dieu en qui seul l'homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire.

1036 Les affirmations de la Sainte Ecriture et les enseignements de l'Eglise au sujet de l'enfer sont un appel à la responsabilité avec laquelle l'homme doit user de sa liberté en vue de son destin éternel. Elles constituent en même temps un appel pressant à la conversion: "Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent" (Mt 7,13-14):

Ignorants du jour et de l'heure, il faut que, suivant l'avertissement du Seigneur, nous restions constamment vigilants pour mériter, quand s'achèvera le cours unique de notre vie terrestre, d'être admis avec lui aux noces et comptés parmi les bénis de Dieu, au lieu d'être, comme de mauvais et paresseux serviteurs, écartés par l'ordre de Dieu vers le feu éternel, vers ces ténèbres du dehors où seront les pleurs et les grincements de dents (LG 48).

1037 Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397 DS 1567); il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu'à la fin. Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l'Eglise implore la miséricorde de Dieu, qui veut "que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir" (2P 3,9):

Voici l'offrande que nous présentons devant toi, nous, tes serviteurs, et ta famille entière: dans ta bienveillance, accepte-la. Assure toi-même la paix de notre vie, arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus (MR, Canon Romain 88).



V Le Jugement dernier

1038 La résurrection de tous les morts, "des justes et des pécheurs" (Ac 24,15), précèdera le Jugement dernier. Ce sera "l'heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l'appel de la voix du Fils de l'Homme; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation" (Jn 5,28-29). Alors le Christ "viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges... Devant lui seront rassemblés toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche ... Et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à la vie éternelle" (Mt 25,31 Mt 32 Mt 25,46).

1039 C'est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu (cf. Jn 12,49). Le jugement dernier révèlera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre:

Tout le mal que font les méchants est enregistré - et ils ne le savent pas. Le Jour où "Dieu ne se taira pas" (Ps 50,3) ... Il se tournera vers les mauvais: "J'avais, leur dira-t-il, placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le ciel à la droite de mon Père - mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu'à la tête. Quand j'ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes oeuvres dans mon trésor: vous n'avez rien déposé dans leurs mains, c'est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi" (S. Augustin, serm. 18,4,4).

1040 Le jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connait l'heure et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ Il prononcera alors sa parole définitive sur toute l'histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l'oeuvre de la création et de toute l'économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels Sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8,6).

1041 Le message du Jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes "le temps favorable, le temps du salut" (2Co 6,2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la "bienheureuse espérance" (Tt 2,13) du retour du Seigneur qui "viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru" (2Th 1,10).



VI L'espérance des cieux nouveaux et de la terre nouvelle

1042 A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Après le jugement universel, les justes règneront pour toujours avec le Christ, glorifiés en corps et en âme, et l'univers lui-même sera renouvelé:

Alors l'Eglise sera "consommée dans la gloire céleste, lorsque, avec le genre humain, tout l'univers lui-même, intimement uni avec l'homme et atteignant par lui sa destinée, trouvera dans le Christ sa définitive perfection" (
LG 48).

1043 Cette rénovation mystérieuse, qui transformera l'humanité et le monde, la Sainte Ecriture l'appelle "les cieux nouveaux et la terre nouvelle" (2P 3,13 cf. Ap 21,1). Ce sera la réalisation définitive du dessein de Dieu de "ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres" (Ep 1,10).

1044 Dans cet "univers nouveau" (Ap 21,5), la Jérusalem céleste, Dieu aura sa demeure parmi les hommes. "Il essuiera toute larme de leurs yeux; de mort, il n'y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé" (Ap 21,4 cf. Ap 21,27).

1045 Pour l'homme, cette consommation sera la réalisation ultime de l'unité du genre humain, voulue par Dieu dès la création et dont l'Eglise pérégrinante était "comme le sacrement" (LG 1). Ceux qui seront unis au Christ formeront la communauté des rachetés, la Cité Sainte de Dieu (Ap 21,2), "l'Epouse de l'Agneau" (Ap 21,9). Celle-ci ne sera plus blessée par le péché, les souillures (cf. Ap 21,27), l'amour propre, qui détruisent ou blessent la communauté terrestre des hommes. La vision béatifique, dans laquelle Dieu s'ouvrira de façon inépuisable aux élus, sera la source intarissable de bonheur, de paix et de communion mutuelle.

1046 Quant au cosmos, la Révélation affirme la profonde communauté de destin du monde matériel et de l'homme:

Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu ... avec l'espérance d'être elle aussi libérée de la servitude de la corruption .... Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement. Et non pas elle seule; nous-mêmes qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l'attente de la rédemption de notre corps (
Rm 8,19-23).

1047 L'univers visible est donc destiné, lui aussi, à être transformé, "afin que le monde lui-même, restauré dans son premier état, soit, sans plus aucun obstacle, au service des justes", participant à leur glorification en Jésus-Christ ressuscité (S. Irénée, hær. 5,32,1).

1048 "Nous ignorons le temps de l'achèvement de la terre et de l'humanité, nous ne connaissons pas le mode de transformation du cosmos. Elle passe, certes, la figure de ce monde déformée par le péché; mais nous l'avons appris, Dieu nous prépare une nouvelle demeure et une nouvelle terre où règnera la justice et dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent au coeur de l'homme" (GS 39).

1049 "Mais l'attente de la terre nouvelle, loin d'affaiblir en nous le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller: le corps de la nouvelle famille humaine y grandit, qui offre déjà quelque ébauche du siècle à venir. C'est pourquoi, s'il faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d'importance pour le royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure organisation de la société humaine" (GS 39).

1050 "Car tous les fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père le royaume éternel et universel" (GS 39 cf. LG 2). Dieu sera alors "tout en tous" (1Co 15,28), dans la vie éternelle:

La vie subsistante et vraie, c'est le Père qui, par le Fils et en l'Esprit Saint, déverse sur tous sans exception les dons célestes. Grâce à sa miséricorde, nous aussi, hommes, nous avons reçu la promesse indéfectible de la vie éternelle (S. Cyrille de Jérusalem, catech. ill. 18,29).



En bref

1051 Chaque homme dans son âme immortelle reçoit sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier par le Christ, juge des vivants et des morts.

1052 "Nous croyons que les âmes de tous ceux qui meurent dans la grâce du Christ ... sont le Peuple de Dieu dans l'au-delà de la mort, laquelle sera définitivement vaincue le jour de la résurrection où ces âmes seront réunies à leurs corps" (SPF 28).

1053 "Nous croyons que la multitude de celles qui sont rassemblées autour de Jésus et de Marie au Paradis forme l'Eglise du ciel, où dans l'éternelle béatitude elles voient Dieu tel qu'il est et où elles sont aussi, à des degrés divers, associées avec les saints anges au gouvernement divin exercé par le Christ en gloire, en intercédant pour nous et aidant notre faiblesse par leur sollicitude fraternelle" (SPF 29).

1054 Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie de Dieu.

1055 En vertu de la "communion des saints", l'Eglise recommande les défunts à la miséricorde de Dieu et offre en leur faveur des suffrages, en particulier le saint sacrifice eucharistique.

1056 Suivant l'exemple du Christ, l'Eglise avertit les fidèles de la "triste et lamentable réalité de la mort éternelle" (DCG 69), appelée aussi "enfer".

1057 La peine principale de l'enfer consiste en la séparation éternelle d'avec Dieu en qui seul l'homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire.

1058 L'Eglise prie pour que personne ne se perde: "Seigneur, ne permets pas que je sois jamais séparé de toi". S'il est vrai que personne ne peut se sauver lui-même, il est vrai aussi que "Dieu veut que tous soient sauvés" (1Tm 2,4) et que pour Lui "tout est possible" (Mt 19,26).

1059 "La très sainte Eglise romaine croit et confesse fermement qu'au jour du Jugement tous les hommes comparaîtront avec leur propre corps devant le tribunal du Christ pour rendre compte de leurs propres actes" (DS 859 cf. DS 1549).

1060 A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Alors les justes règneront avec le Christ pour toujours, glorifiés en corps et en âme, et l'univers matériel lui-même sera transformé. Dieu sera alors "tout en tous" (1Co 15,28), dans la vie éternelle.



"Amen"


1061 Le Credo, comme aussi le dernier livre de l'Ecriture Sainte (cf. Ap 22,21), se termine avec le mot hébreu Amen. On le trouve fréquemment à la fin des prières du Nouveau Testament. De même, l'Eglise termine ses prières par "Amen".

1062 En hébreux, "Amen" se rattache à la même racine que le mot "croire". Cette racine exprime la solidité, la fiabilité, la fidélité. Ainsi on comprend pourquoi le "Amen" peut être dit de la fidélité de Dieu envers nous et de notre confiance en Lui.

1063 Dans le prophète Isaïe on trouve l'expression "Dieu de vérité", littéralement "Dieu de l'Amen", c'est-à-dire le Dieu fidèle à ses promesses: "Quiconque voudra être béni sur terre voudra être béni par le Dieu de l'Amen" (Is 65,16). Notre Seigneur emploie souvent le terme "Amen" (cf. Mt 6,2 Mt 5 Mt 6,16), parfois sous forme redoublée (cf. Jn 5,19), pour souligner la fiablilté de son enseignement, son Autorité fondée sur la Vérité de Dieu.

1064 L'"Amen" final du Credo reprend et confirme donc ses deux premiers mots: "Je crois". Croire, c'est dire "Amen" aux paroles, aux promesses, aux commandements de Dieu, c'est se fier totalement en Celui qui est l'"Amen" d'infini amour et de parfaite fidélité. La vie chrétienne de chaque jour sera alors l'"Amen" au "Je crois" de la Profession de foi de notre Baptême:

Que ton Symbole soit pour toi comme un miroir. Regarde-toi en lui: pour voir si tu crois tout ce que tu déclares croire. Et réjouis-toi chaque jour en ta foi (S. Augustin, serm. 58,11,13: PL 38,399).

1065 Jésus-Christ lui-même est "l'Amen" (Ap 3,14). Il est l'"Amen" définitif de l'amour du Père pour nous; il assume et achève notre "Amen" au Père: "Toutes les promesses de Dieu ont en effet leur 'oui' en lui; aussi bien est-ce par lui que nous disons notre 'Amen' à la gloire de Dieu" (2Co 1,20):

Par Lui, avec Lui et en Lui,
à toi, Dieu le Père tout-puissant,
dans l'unité du Saint-Esprit,
tout honneur et toute gloire,
pour les siècles des siècles.

AMEN.






Deuxième Partie


La célébration du mystère chrétien



Pourquoi la Liturgie?

1066 Dans le Symbole de la foi, l'Eglise confesse le mystère de la Trinité Sainte et son "dessein bienveillant" (Ep 1,9) sur toute la création: le Père accomplit le "mystère de sa volonté" en donnant son Fils Bien-aimé et son Esprit Saint pour le salut du monde et pour la gloire de son Nom. Tel est le Mystère du Christ (cf. Ep 3,4), révélé et réalisé dans l'histoire selon un plan, une "disposition" sagement ordonnée que S. Paul appelle "l'Economie du Mystère" (Ep 3,9) et que la tradition patristique appelera "l'Economie du Verbe incarné" ou "l'Economie du salut".

1067 "Cette oeuvre de la rédemption des hommes et de la parfaite glorification de Dieu, à quoi avaient préludé les grandes oeuvres divines dans le peuple de l'Ancien Testament, le Christ Seigneur l'a accomplie principalement par le mystère pascal de sa bienheureuse passion, de sa résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse ascension; mystère pascal par lequel 'en mourant il a détruit notre mort, et en ressuscitant il a restauré la vie'. Car c'est du côté du Christ endormi sur la croix qu'est né 'l'admirable sacrement de l'Eglise tout entière'" (SC 5). C'est pourquoi, dans la Liturgie, l'Eglise célèbre principalement le Mystère pascal par lequel le Christ a accompli l'oeuvre de notre salut.

1068 C'est ce Mystère du Christ que l'Eglise annonce et célèbre dans sa Liturgie, afin que les fidèles en vivent et en témoignent dans le monde:

En effet, la liturgie, par laquelle, surtout dans le divin sacrifice de l'Eucharistie, "s'exerce l'oeuvre de notre rédemption", contribue au plus haut point à ce que les fidèles, par leur vie, expriment et manifestent aux autres le Mystère du Christ et la nature authentique de la véritable Eglise (
SC 2).


Que signifie le mot liturgie?

1069 Le mot "Liturgie" signifie originellement "oeuvre publique", "service de la part de/et en faveur du peuple". Dans la tradition chrétienne il veut signifier que le Peuple de Dieu prend part à "l'oeuvre de Dieu" (cf. Jn 17,4). Par la Liturgie le Christ, notre Rédempteur et Grand-Prêtre, continue dans son Eglise, avec elle et par elle, l'oeuvre de notre rédemption:

1070 Le mot "Liturgie" dans le Nouveau Testament est employé pour désigner non seulement la célébration du culte divin (cf. Ac 13,2 Lc 1,23), mais aussi l'annonce de l'Evangile (cf. Rm 15,16 Ph 2,14-17 et Ph 2,30) et la charité en acte (cf. Rm 15,27 2Co 9,12 Ph 2,25). Dans toutes ces situations, il s'agit du service de Dieu et des hommes. Dans la célébration liturgique, l'Eglise est servante, à l'image de son Seigneur, l'unique "Liturge" (cf. He 8,2 et He 2,6), participant à son sacerdoce (culte) prophétique (annonce) et royale (service de charité):

C'est donc à juste titre que la liturgie est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par des signes sensibles et est réalisée d'une manière propre à chacun d'eux, dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus-Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres. Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu'oeuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise, est l'action sacrée par excellence dont nulle autre action de l'Eglise ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré (SC 7).


La Liturgie comme source de Vie

1071 Ouvre du Christ, la Liturgie est aussi une action de son Eglise. Elle réalise et manifeste l'Eglise comme signe visible de la Communion de Dieu et des hommes par le Christ. Elle engage les fidèles dans la Vie nouvelle de la communauté. Elle implique une participation "consciente, active et fructueuse" de tous (SC 11).

1072 "La Liturgie n'épuise pas tout l'agir ecclésial" (SC 9): elle doit être précédée par l'évangélisation, la foi et la conversion; elle peut alors porter ses fruits dans la vie des fidèles: la Vie nouvelle selon l'Esprit, l'engagement dans la mission de l'Eglise et le service de son Unité.


Prière et Liturgie

1073 La Liturgie est aussi participation à la prière du Christ, adressée au Père dans l'Esprit Saint. En elle toute prière chrétienne trouve sa source et son terme. Par la Liturgie, l'homme intérieur est enraciné et fondé (cf. Ep 3,16-17) dans "le grand amour dont le Père nous a aimés" (Ep 2,4) dans son Fils Bien-aimé. C'est la même "merveille de Dieu" qui est vécu et intériorisé par toute prière, "en tout temps, dans l'Esprit" (Ep 6,18).


Catéchèse et Liturgie

1074 "La Liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source d'où découle toute sa vigueur" (SC 10). Elle est donc le lieu privilégié de la catéchèse du Peuple de Dieu. "La catéchèse est intrinsèquement reliée à toute l'action liturgique et sacramentelle, car c'est dans les Sacrements, et surtout dans l'Eucharistie, que le Christ Jésus agit en plénitude pour la transformation des hommes" (Jean-Paul II, CTR 23).

1075 La catéchèse liturgique vise à introduire dans le Mystère du Christ (elle est "mystagogie"), en procédant du visible à l'invisible, du signifiant au signifié, des "sacrements" aux "mystères". Une telle catéchèse est du ressort des catéchismes locaux et régionaux. Le présent catéchisme, qui se veut au service de toute l'Eglise, dans la diversité de ses rites et de ses cultures (cf. SC 3-4), présentera ce qui est fondamental et commun à toute l'Eglise concernant la Liturgie comme mystère et comme célébration (première Section) puis les sept sacrements et les sacramentaux (deuxième Section).





1998 Catéchisme 1005