1996 Denzinger 128

Castration

1. Si quelqu'un a subi de la part de médecins une opération qu'il reste dans le clergé ; mais si quelqu'un s'est châtré lui-même, alors qu'il était en bonne santé, il convient qu'il cesse d'être rangé dans le clergé, et à l'avenir on ne devra admettre aucun de ceux qui auront agi ainsi. Mais, de même que ce qui vient d'être dit ne regarde évidemment que ceux qui font la chose de propos délibéré et qui osent se châtrer eux-mêmes, de même, si certains ont été rendus eunuques par des barbares ou par leurs maîtres et que par ailleurs ils se trouvent dignes, ceux-là, la règle ecclésiastique les admet dans le clergé.
2. Soit par nécessité, soit à cause des instances de quelques personnes, plusieurs choses contraires à la règle ecclésiastique se sont produites ; ainsi, on a accordé le bain spirituel et avec le baptême, la dignité épiscopale ou sacerdotale à des hommes qui avaient à peine passé de la vie païenne à la foi, et qui n'avaient été instruits que pendant très peu de temps ; il est juste qu'à l'avenir on n'agisse plus ainsi, car il faut du temps au catéchumène (en vue du baptême) et après le baptême une plus longue épreuve (en vue des ordres). Elle est sage la parole de l'Apôtre disant 1Tm 3,6 que l'évêque ne soit pas néophyte, de peur que par orgueil il ne tombe dans le jugement et dans le piège du démon. Si dans la suite un clerc se rend coupable d'une faute grave, constatée par deux ou trois témoins, il doit cesser d'appartenir au clergé. Celui qui agit contre cette ordonnance et qui se montre désobéissant à l'égard de ce grand concile est en danger de perdre sa cléricature.
3. Le grand Concile défend absolument aux évêques, aux prêtres, aux diacres, en un mot à tous les membres du clergé d'avoir (avec eux) une personne du sexe, à moins que ce soit une mère, une soeur, une tante, ou enfin les seules personnes qui échappent à tout soupçon.
4. L'évêque doit être établi par tous ceux (les évêques) de l'éparchie (province) , si une nécessité urgente, ou la longueur du chemin s'y oppose, trois (évêques) au moins doivent se réunir et procéder à la cheirotonie (sacre), munis de la permission écrite des absents. La confirmation de ce qui s'est fait revient de droit dans chaque éparchie, au métropolitain.
5. Pour ce qui est des excommuniés clercs ou laiques, la sentence portée par les évêques de chaque province doit avoir force de loi, conformément à la règle prescrivant que celui qui a été excommunié par l'un ne doit pas être admis par les autres. Il faut cependant s'assurer que l'évêque n'a pas porté cette sentence d'excommunication par étroitesse d'esprit, par esprit de contradiction ou par quelque sentiment de haine. Afin que cet examen puisse avoir lieu, il a paru bon d'ordonner que dans chaque province, on tînt deux fois par an un concile, qui se composera de tous les évêques de la province ; ils feront toutes les enquêtes nécessaires pour que chacun voie que la sentence d'excommunication a été justement portée pour une désobéissance constatée et jusqu'à ce qu'il plaise à l'assemblée des évêques d'adoucir ce jugement. Ces conciles devront se tenir l'un avant le carême, pour que, ayant éloigné tout sentiment peu élevé, nous puissions présenter à Dieu une offrande agréable; et le second dans l'automne.

Viatique pour les mourants

129
13. A l'égard de ceux qui achèvent leur route ici-bas, la loi ancienne et canonique sera encore observée maintenant, de sorte que celui qui achève sa route ne soit pas privé du dernier et du plus nécessaire viatique, Si, dans un état désespéré, il obtient la communion avec l'Eglise et participe à l'offrande, et qu'ensuite il soit à nouveau compté au nombre des vivants, il se tiendra parmi ceux qui ont communion la prière seule. En général, pour n'importe quel mourant demandant de participer à l'eucharistie, que l'évêque après vérification lui donne part (à l'offrande).
14. Le saint et grand Concile ordonne que les catéchumènes qui ont failli soient seulement 'audientes' pendant trois ans ; ils pourront ensuite prier avec les autres catéchumènes.
15. Les troubles nombreux et les divisions ont fait trouver bon d'abolir la coutume qui, contrairement à la règle, s'est établie dans certains pays, c'est- à-dire de défendre aux évêques, aux prêtres et aux diacres de passer d'une ville dans une autre. Si quelqu'un osait agir contre la présente ordonnance et suivre l'ancien errement, la translation serait frappée de nullité, et il devrait revenir dans l'Eglise pour laquelle il avait été ordonné évêque ou prêtre.
16. Les prêtres, les diacres, ou en général les clercs qui, par légèreté, et n'ayant plus sous les yeux la crainte de Dieu, abandonnent au mépris des lois ecclésiastiques, leur Eglise, ne doivent, en aucune façon, être reçus dans une autre ; on doit les forcer de toutes manières à revenir dans leur diocèse, et s'ils s'y refusent, on doit les excommunier. Si quelqu'un ose, pour ainsi dire, voler un sujet qui appartient à un autre (évêque) et s'il ose ordonner ce clerc pour sa propre Eglise sans la permission de l'évêque auquel appartient ce clerc, l'ordination sera non avenue.
17. Comme plusieurs clercs, remplis d'avarice et d'un esprit d'usure et oubliant la parole sacrée : " Il n'a pas donné son argent à intérêt "
Ps 15,5, exigent en véritables usuriers un taux d'intérêt par mois, le saint et grand Concile décide que si quelqu'un, après la publication de cette ordonnance, prend des intérêts pour n'importe quel motif, ou fait ce métier d'usurier de n'importe quelle autre manière, ou s'il réclame la moitié et plus, ou s'il se livre à quelque autre manière de gain scandaleux, celui-là doit être chassé du clergé et son nom rayé de la liste.
18. Il est venu à la connaissance du saint et grand Concile que, dans certains endroits et dans certaines villes, des diacres distribuaient l'Eucharistie aux prêtres, quoiqu'il soit contraire aux canons et à la coutume de faire distribuer le Corps du Christ à ceux qui offrent le sacrifice par ceux qui ne peuvent l'offrir; le Concile a appris également que quelques diacres recevaient l'Eucharistie, même avant des évêques. Tout cela doit cesser ; les diacres doivent se tenir dans les limites de leurs attributions, se souvenir qu'ils sont les serviteurs des évêques, et ne viennent qu'après les prêtres. Ils ne doivent recevoir la communion qu'après les prêtres, ainsi que l'ordre l'exige, que ce soit un évêque ou un prêtre qui la leur distribue. Les diacres ne doivent pas non plus s'asseoir parmi les prêtres, cela est contre la règle et contre l'ordre. Si quelqu'un refuse d'obéir aux présentes prescriptions, il sera suspendu du diaconat.

Lettre synodale aux Egyptiens

L'hérésie d'Arius

130
(Chap. 1, n 2) Avant toutes choses, on examina ce qui concerne l'impiété et l'iniquité d'Arius et de ses partisans et à l'unanimité il a été jugé bon de frapper d'anathème son opinion impie, les paroles et les expressions blasphématoires dont il se servait pour blasphémer le Fils de Dieu, en disant qu' " il vient du néant ", qu' " avant d'avoir été engendré il n'était pas " qu'" il était un temps où il n'était pas " et en disant que le Fils de Dieu était de par sa libre volonté capable du mal comme de la vertu et en l'appelant un et créé et un être fait. Tout cela, le saint concile l'a frappé d'anathème, ne supportant même pas d'entendre l'énormité de cette opinion impie, de cette déraison et de ces paroles de blasphème.

Autres canons du 1er Concile de Nicée

( ces textes n'apparaissent pas dans DENZINGER )

131
6. Que l'ancienne coutume en usage en Egypte, dans la Lybie et la Pentapole soit maintenue, c'est-à-dire que l'évêque d'Alexandrie conserve juridiction sur toutes (ces provinces), car il y a le même rapport que pour l'évêque de Rome. On doit de même conserver aux Eglises d'Antioche et des autres éparchies (provinces) leurs anciens droits. Il est bien évident que, si quelqu'un est devenu évêque sans l'approbation du métropolitain, le Concile lui ordonne de renoncer à son épiscopat. Mais l'élection ayant été faite par tous avec discernement et d'une manière conforme aux règles de l'Eglise, si deux ou trois font opposition par pur esprit de contradiction, ce sera la majorité qui l'emportera.
7. Comme la coutume et l'ancienne tradition portent que l'évêque d'Aelia doit être honoré, qu'il obtienne la préséance d'honneur sans préjudice cependant de la dignité qui revient à la métropole.



MARC : 18 janvier - 7 octobre 336

JULES Ier : 6 février 337-12 avril 352


Lettre aux Antiochiens, 341.

La prééminence du Siège romain.

132
(22).Car s'il y a eu, comme vous le dites, faute de leur part, il fallait juger l'affaire selon les canons de l'Eglise et non pas comme il a été fait. Vous deviez nous écrire à tous, afin que soit décrété par tous ce qui était juste. Il s'agissait d'évêques; et d'Eglises qui ne sont pas n'importe lesquelles, mais des Eglises qui ont été gouvernées par les apôtres eux-mêmes. Au sujet de l'Eglise d'Alexandrie, pourquoi ne nous a-t-on pas écrit ? Ignorez- vous donc que la coutume était qu'on nous écrive d'abord, et que de là soit proclamé ensuite ce qui était juste. Si une suspicion pesait sur l'évêque d'Alexandrie, il aurait fallu en prévenir l'Eglise d'ici.

Concile de Serdique, vers 343.

Ordonnance des Eglises et prééminence du Siège romain

133
(Recension latine)
Can. 3a L'évêque Ossius dit : cela aussi (..doit être ajouté..): qu'aucun évêque ne voyage d'une province à une autre province dans laquelle se trouvent des évêques, à moins qu'il n'y soit invité par ses frères, de manière que nous n'ayons pas l'air d'avoir fermé la porte de la charité.
A cela aussi il faut pourvoir : si dans une province un évêque devait avoir un litige avec un autre évêque, son frère, qu'aucun des deux n'appelle à l'aide des évêques d'une autre province. Mais si un évêque a été condamné dans une cause et s'il pense que sa cause est bonne pour être jugée à nouveau, honorons s'il vous plaît la mémoire du très saint apôtre Pierre : que ceux qui ont examiné la cause, ou bien les évêques qui résident dans la province voisine, écrivent à l'évêque de Rome ; et si celui-ci juge qu'il faut réviser le procès, qu'il soit révisé et qu'il : donne des juges. Si par contre il estime la cause telle qu'on ne doive pas reprendre ce qui a été fait, ce qu'il aura décidé sera confirmé. Cela plaît-il à tous ? Le synode répondit : oui.

(recension grecque)
3. L'évêque Ossius dit : cela aussi doit être ajouté, qu'aucun évêque ne voyage de sa province à une autre province dans laquelle se trouvent des évêques, à moins qu'il y soit invité par ses frères, de manière que nous n'ayons pas l'air de fermer les portes de la charité.
Il faut pourvoir de même à ce que si dans une province un évêque devait avoir un litige avec son frère et coévêque, aucun des deux n'appelle à l'aide des évêques d'une autre province pour arbitrer. Mais s'il apparaît qu'un des évêques a été condamné dans une cause et s'il pense que sa cause n'est pas une cause mauvaise mais bonne pour être jugée à nouveau, honorons s'il plaît à Votre Charité la mémoire de l'apôtre Pierre : que ceux qui ont prononcé le jugement écrivent à (Jules) l'évêque de Rome, pour que les évêque voisins de la province, si nécessaire, renouvellent le jugement, et il doit nommer des arbitres. Mais s'il ne peut pas être montré que la cause est telle qu'elle requiert une reprise de la procédure, le jugement prononcé ne doit pas être suspendu, mais celui qui l'a été doit demeurer en l'état.

134
(Recension latine)
(Isid. 5) L'évêque Gaudentius dit : s'il vous en convient il faut ajouter à cette décision que vous avez prise et qui est pleine de sainteté : si un évêque a été déposé par le jugement évêques qui résident dans le voisinage et qu'il a déclaré qu'il devait traiter l'affaire qui dans la ville de Rome, alors après l'appel de celui qui a été considéré comme déposé, un autre évêque ne doit absolument pas être ordonné à sa place dans la même cathèdre tant que la cause n'aura pas été arrêtée par un jugement de l'évêque de Rome.

(recension grecque)
L'Evêque Gaudentius dit : s'il semble bon, il est nécessaire d'ajouter à cette décision que tu as prise et qui est pleine de pure charité : si un évêque a été déposé par le jugement des évêques qui résident dans le voisinage et qu'il déclare qu'il lui revient encore une fois de se défendre, aucun autre ne doit être établi dans la cathèdre avant que l'évêque des Romains en décidé et arrêté une disposition.

135
(Recension latine) ( Can. 3b ) (Isid.)
L'évêque Ossius dit : or il a plu que, si un évêque a été accusé et si les évêques de la région assemblés l'ont jugé et déchu de son rang, et s'il apparaît qu'il a fait appel et s'est réfugié auprès du bienheureux évêque de l'Eglise romaine, et si ce dernier a voulu qu'il soit entendu et qu'il a pensé qu'il était juste de renouveler l'examen, qu'il daigne écrire à ces évêques qui sont dans la province voisine de sa frontière pour qu'ils examinent tout soigneusement et qu'ils décident selon ce qui leur semblera véridique, à leur foi.
Mais si quelqu'un , demande que la cause soi entendue à nouveau et décide par sa supplique l'évêque de Rome à envoyer un presbytre a latere, il sera dans le pouvoir de l'évêque de décider ce qu'il veut ou ce qu'il estime nécessaire : s'il décide qu'il fallait envoyer des presbytres qui jugeraient en même temps que les évêques avec l'autorité de celui qui les aura envoyés, ce sera laissé à sa convenance. Mais s'il croit que les évêques suffisaient pour mettre un terme à et l'affaire, il fera selon ce qu'il aura jugé en son très sage conseil.

(Recension grecque)
5. L'évêque Ossius dit : il a plu que si un évêque a été dénoncé et si les évêques de la région assemblés l'ont déchu de son rang et si comme accusé il s'est réfugié auprès du bienheureux évêque de l'Eglise des Romains, et si celui- ci veut l'entendre et pense qu'il est juste de renouveler l'examen de l'affaire, qu'il daigne écrire à ces évêques qui sont voisins de la province pour qu'ils examinent tout consciencieusement et avec soin, et qu'ils prononcent un jugement selon ce qui leur semblera véridique, à leur foi.
Mais si quelqu'un demande que sa cause soit entendue à nouveau et qu'il apparaît qu'il décide par sa supplique l'évêque des romains à envoyer des presbytres a latere, ce sera dans le pouvoir de l'évêque si cela lui semble juste ; et s'il décide qu'il est nécessaire d'en envoyer pour juger en même temps que les évêques avec l'autorité de celui qui les aura envoyés, qu'il décide aussi cela. Mais s'il croit que les évêques suffisent pour examiner l'affaire et pour juger l'évêque, il doit faire selon ce qui semblera juste en son très sage conseil. Les évêques répondirent : oui à ce qui fut dit.

lettre du concile de Serdique. 'Quod semper' au pape Jules 1er,

vers 343.

La prééminence du Siège romain

136
Ce qui apparaîtra le meilleur et comme convenant le mieux, c'est ceci : que de toutes les diverses provinces les prêtres du Seigneur fassent rapport à la tête, c'est-à-dire au Siège de l'apôtre Pierre.



LIBERE : 17 mai 352-24 septembre 366


Condamnation d'Athanase et professions de foi


138

a) Lettre " Studens paci " aux Evêques d'Orient.

Dans le souci de la paix et de la concorde entre les Eglises, après avoir reçu la lettre écrite par Votre Charité à l'évêque Jules de bienheureuse mémoire au sujet de la personne d'Athanase et des autres, et suivant la tradition des prédécesseurs, j'ai envoyé en députation les presbytres de la ville de Rome, Lucius, Paul et Helianus à Alexandrie, auprès d'Athanase susnommé, pour qu'il vienne à Rome afin que soit établi en sa présence à son encontre ce qui correspond à la discipline de l'Eglise. Je lui ai fait transmettre également par les presbytres susdits une lettre dans laquelle il était dit que, s'il ne venait pas, il devait savoir qu'il serait exclu de la communion avec l'Eglise romaine. A leur retour, les presbytres rapportèrent qu'il refusait de venir. Finalement je me suis conformé à la lettre de Votre Charité, que vous nous avez adressée au sujet dudit Athanase, et cette lettre que j'ai composée dans le souci de l'unanimité avec vous, doit vous faire savoir que je suis en paix avec vous tous et avec tous les évêques de l'Eglise catholique, mais que ledit Athanase est exclu de la communion avec moi, c'est-à-dire de la communion avec l'Eglise romaine, et de l'échange des lettres ecclésiastiques.

b) 1ère profession de foi de Sirmium (351) souscrite par

Libère en 357.

139
Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, celui qui a créé et fait toute chose, de qui toute paternité tient son nom, au ciel et sur la terre (voir
Ep 3,15) ;
et en son Fils unique, notre Seigneur Jésus Christ, engendré du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, lumière de lumière, par qui tout a été fait, au ciel et sur la terre, les choses visibles et invisibles ; il est Verbe et Sagesse, lumière véritable et vie ; devenu homme à cause de nous dans les derniers jours, et né de la sainte Vierge, et crucifié, et mort et enseveli ; et ressuscité d'entre les morts le troisième jour enlevé au ciel, assis à la droite du Père ; et qui viendra à la consommation du temps pour juger les vivants et les morts et donner à chacun selon ses oeuvres ; son Règne est sans fin et continue pour l'éternité des siècles ; car il demeurera assis à ta droite du Père, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans le siècle à venir ; et en l'Esprit Saint, c'est-à-dire au Paraclet qu'il avait promis aux apôtres d'envoyer après sa montée aux cieux, et qu'il envoya pour les enseigner et les exhorter en toutes choses ; et par lui sont sanctifiées aussi les âmes de ceux qui croient sincèrement en lui.

140
1. Mais ceux qui disent que le Fils vient du néant, ou d'une autre hypostase, et non de Dieu, qu'il fut un temps ou une durée où il n'était pas, la sainte Eglise catholique les tient pour étrangers à elle.
2. A nouveau nous disons, si quelqu'un dit que le Père et le Fils sont deux dieux, qu'il soit anathème.
3. Et si quelqu'un dit que le Christ, comme Fils de Dieu, est Dieu avant tous les temps, mais ne confesse pas qu'il a aidé Dieu dans la création de toutes choses, qu'il soit anathème.
4. Si quelqu'un ose dire que le non-engendré ou une partie de lui est né de Marie, qu'il soit anathème.
5. Si quelqu'un dit que le Fils est avant Marie selon la prescience, et non qu'engendré du Père avant les siècles il est auprès de Dieu, et que par lui toutes choses ont été faites, qu'il soit anathème.
6. Si quelqu'un dit que la substance de Dieu se dilate ou se contracte, qu'il soit anathème.
7. Si quelqu'un dit que la substance de Dieu dilatée fait le Fils, ou appelle Fils la dilatation de sa substance, qu'il soit anathème.
8. Si quelqu'un appelle le Fils de Dieu Verbe intérieur ou proféré, qu'il soit anathème.
9. Si quelqu'un dit que le fils de Marie est seulement un homme, qu'il soit anathème.
10. Si quelqu'un, nommant celui qui est de Marie Dieu et homme, entend par là le Dieu non engendré, qu'il soit anathème.
11. Si la parole " Je suis Dieu, le premier, et je suis après tout cela, et en dehors de moi il n'est pas de Dieu "
Is 44,6 qui a été dite pour l'anéantissement des idoles et de ceux qui ne sont pas des dieux, quelqu'un la conçoit à la manière des juifs en excluant l'unique engendré de Dieu avant les siècles, qu'il soit anathème.
12. Si quelqu'un entend " le Verbe est devenu chair " Jn 1,14 et pense que le Verbe a été changé en chair, ou dit qu'il a pris chair en se soumettant à un changement, qu'il soit anathème.
13. Si quelqu'un entend que le Fils unique de Dieu a été crucifié et dit que la divinité a subi une corruption, ou une souffrance, ou un changement, ou une diminution, ou un anéantissement, qu'il soit anathème.
14. Si quelqu'un dit que la parole " Faisons l'homme " (Gn 1,26 n'a pas été dite par le Père au Fils, mais que Dieu a parlé lui-même à lui- même, qu'il soit anathème.
15. Si quelqu'un dit que ce n'est pas le Fils qui a été vu par Abraham Gn 18,1-22 mais le Dieu non engendré ou une partie de celui-ci, qu'il soit anathème.
16. Si quelqu'un dit que ce n'est pas le Fils qui a lutté avec Jacob comme un homme Gn 32,25-31, mais le Dieu non engendré ou une partie de celui-ci, qu'il soit anathème.
17. Si quelqu'un ne comprend pas la parole " Le Seigneur fit pleuvoir du feu du Seigneur " Gn 19,24 du Père et du Fils, mais dit que lui-même a fait pleuvoir de lui-même, qu'il soit anathème.
18. Si quelqu'un entend que le Père est Seigneur et que le Fils est Seigneur et que le Père et le Fils sont Seigneur, et, parce que le Seigneur fit (pleuvoir) du Seigneur, parle de deux dieux, qu'il soit anathème. Car nous ne plaçons pas le Fils au même rang que le Père, mais disons qu'il est subordonné au Père. Car le Fils n'est pas desçendu sur Sodome sans la volonté du Père, et il n'a pas fait pleuvoir de lui-même, mais du Seigneur, c'est-à- dire sous l'instigation du Père ; et il n'est pas assis à la droite de lui même, mais il entend le Père qui dit : 'Assieds-toi à ma droite' Ps 110,1.
19. Si quelqu'un dit que le Père et le Fils et le Saint-Esprit sont une seule personne, qu'il soit anathème.
20. Si quelqu'un qui appelle l'Esprit Saint Paraclet dit qu'il est le Dieu non engendré, qu'il soit anathème.
21. Si quelqu'un ne dit pas, comme le Seigneur nous l'a enseigné, que le Paraclet est un autre que le Fils, car il dit : " Et le Père vous enverra un autre Paraclet que je demanderai " Jn 14,16, qu'il soit anathème.
22. Si quelqu'un dit que l'Esprit Saint est une partie du Père et du Fils, qu'il soit anathème.
23. Si quelqu'un appelle le Père et le Fils et le Saint-Esprit trois dieux, qu'il soit anathème.
24. Si quelqu'un dit que le Fils de Dieu a été fait selon la volonté de Dieu comme l'une des créatures, qu'il soit anathème.
25. Si quelqu'un dit que le Fils a été engendré contre la volonté du Père, qu'il soit anathème. Car ce n'est pas forcé, par une nécessité de la nature, sans le vouloir, que le Père a engendré le Fils ; mais aussitôt qu'il l'a voulu, il l'a montré engendré de lui-même, en dehors des temps et impassible.
26. Si quelqu'un appelle le Fils non engendré et sans commencement, en parlant ainsi de deux êtres non engendrés, et en faisant deux dieux, qu'il soit anathème. Car la tête, qui est le principe de tout, est le Fils ; et la tête qui est le principe du Christ, est Dieu ; de cette manière nous ramenons tout avec piété par le Fils à l'unique principe de tout qui est sans commencement.
27. Et à nouveau nous exprimons ensemble avec soin le sens de la doctrine chrétienne, et nous disons : si quelqu'un ne dit pas que le Christ Dieu, Fils de Dieu, était avant tous les temps, coopérateur du Père pour la création de toutes choses, mais qu'il dit que c'est au moment où il est né de Marie qu'il a été appelé Christ et Fils et qu'il a reçu commencement de l'être divin, qu'il soit anathème.

c) Lettre " Pro deifico " aux évêques d'Orient, printemps 357.

141
(Lettre de Libère :) (1) En raison de la crainte qui est l'oeuvre de Dieu : votre foi sainte est connue de Dieu et des hommes de bonne volonté
Lc 2,14. Comme le dit la Loi : jugez de façon juste, fils des hommes Ps 58,2 je n'ai pas défendu Athanase, mais parce que l'évêque Jules, mon prédécesseur d'heureuse mémoire l'avait accueilli, j'ai craint d'être considéré comme ayant manqué à mes devoirs en quelque façon. Mais dès que j'ai reconnu, lorsqu'il a plu à Dieu que vous l'avez condamné à juste titre, j'en suis venu rapidement à être en accord avec vos jugements. De même j'ai fait porter par notre frère Fortunatien à l'empereur Constance une lettre à son sujet, c'est-à-dire au sujet de sa condamnation. Athanase se trouvant donc exclu de la communion avec nous tous et ses lettres ne devant plus être reçues par moi, je dis que je suis dans la paix et l'unanimité avec vous tous et avec tous les évêques d'Orient, c'est-à-dire de toutes les provinces.
(2) Pour que vous sachiez mieux encore que dans ma lettre j'exprime la vraie foi : parce que mon seigneur et frère Démophile a daigné dans sa bienveillance exposer votre foi catholique qui a été discutée, exposée et acceptée à Sirmium par de nombreux frères et coévêques (c'est par là l'hérésie arienne, j'ai noté cela, non l'apostat, Libère ce qui suit :) par tous ceux qui étaient présents, je l'ai acceptée volontiers (saint Hilaire l'anathématise : que je t'anathématise aussi, Libère et tes consorts), je ne l'ai contredite en rien, et j'y ai donné mon assentiment ; je la suis et je la tiens (une deuxième fois anathème, et une troisième fois, traître Libère). J'ai donc cru devoir prier votre sainteté, puisque vous me voyez à présent être en accord avec vous en tout, de daigner oeuvrer d'un commun effort à ce que je sois libéré de l'exil, et que je revienne au siège qui m'a été confié par Dieu.

d) Lettre " Quia scio " à Ursace, Valens et Germinius, 357.

142
(1) Puisque je sais que vous êtes des fils de la paix et que vous aimez la concorde et l'unanimité, pour cette raison, non pas sous l'effet d'une contrainte - Dieu m'en est témoin - mais pour le bien de la paix et de la concorde que l'on préfère au martyre, je me tourne vers vous par cette lettre, très chers frères dans le Seigneur. Que votre prudence sache qu'Athanase qui était évêque de l'Eglise d'Alexandrie (a été condamné par moi) avant que, selon la lettre des évêques d'Orient (j'écrive) à la cour du saint empereur (qu')il a été exclu également de la communion avec l'Eglise romaine, comme en est témoin tout le presbyterium de l'Eglise romaine. C'est là la seule raison pour laquelle j'ai paru envoyer de façon tardive seulement une lettre à son sujet à nos frères et coévéques orientaux, afin que mes légats, que j'avais envoyés de la ville de Rome à la cour, et les évêques qui furent déportés, et nous-mêmes avec eux, soient rappelés si possible de l'exil.
(2) Mais je veux aussi que vous sachiez que j'ai demandé au frère Fortunatien (de transmettre) au très clément empereur la lettre (que j'ai faite aux évêques d'Orient, pour qu'ils sachent eux-mêmes aussi qu'avec eux je suis séparé de la communion avec Athanase. Je crois que pour le bien de la paix sa piété la recevra avec gratitude... Que Votre Charité reconnaisse que j'ai fait cela d'un coeur bienveillant et innocent. C'est pourquoi je me tourne vers vous par cette lettre et je vous adjure par le Dieu tout-puissant et par le Christ Jésus son Fils, notre Dieu et Seigneur, de daigner) vous présenter (auprès du très clément empereur) Constance Auguste et de le prier que, pour le bien de la paix et de la concorde dans lesquelles sa piété trouve toujours sa joie, il veuille me faire revenir à l'Eglise qui m'a été confiée par Dieu, pour que durant le temps de sa vie l'Eglise romaine ne souffre d'aucun tourment.

e) Lettre " Non doceo " à Vincentius, 357.

143
(2)J'ai cru devoir faire savoir à ta Sainteté qu'au sujet de ce conflit je me suis éloigné de la personne d'Athanase, et que j'ai envoyé à nos frères et coévêques d'Orient une lettre à son sujet. C'est pourquoi, puisque nous aussi, selon la volonté de Dieu, nous sommes en paix avec tous, tu voudras bien rendre visite à tous les évêques de Campanie et le leur faire savoir. Avec une lettre de vous, faites parvenir un écrit de leur part à l'empereur très clément au sujet de l'unanimité et de la paix avec nous, de sorte que je puisse moi aussi être libéré de la tristesse. ... Nous sommes en paix avec tous les évêques d'Orient et avec vous. ...



DAMASE Ier : 1er OCTOBRE 366 - 11

DECEMBRE 384


Fragments de lettres à des évêques d'Orient vers 374.

Trinité

144
Pour cette raison, frères, cette Jéricho qui est la figure des voluptés du siècle, s'écroule sous les clameurs et ne se relève plus, parce que tous, d'une seule bouche, nous disons que la Trinité est d'une unique puissance, d'une unique majesté, d'une unique divinité, d'une unique ousie, si bien que nous disons qu'il est une puissance inséparable et cependant trois personnes, qui ne reviennent pas à elles-mêmes et ne sont pas diminuées,... mais qui demeurent toujours ; et aussi qu'il n'est pas de degrés de puissance, ni de temps de provenance différents, que le Verbe n'est pas proféré en sorte que nous écarterions la génération, ni imparfait en sorte qu'il manquerait à sa personne la nature du Père ou la plénitude de la divinité ; et aussi que le Fils n'est pas dissemblable par l'oeuvre, ni dissemblable par la puissance ou dissemblable en tout point, ni non plus qu'il tient son existence d'ailleurs, mais qu'il est né de Dieu non pas comme un faux Dieu, mais qu'il a été engendré vrai Dieu du vrai Dieu, vraie lumière de la vraie lumière, si bien qu'on ne le considère ni comme diminué, ni comme dissemblable, car l'unique engendré a la splendeur de la lumière éternelle
Sg 7,26, parce que dans l'ordonnance de la nature la lumière ne peut pas être sans l'éclat, ni l'éclat sans la lumière ; il est aussi l'image du Père, car qui l'a vu a vu aussi le Père Jn 14,9 ; le même, pour notre Rédemption, est sorti de la Vierge pour naître homme complet pour l'homme complet qui avait péché. C'est pourquoi nous affirmons que le Fils de Dieu a pris aussi l'homme complet.

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Nous professons également que l'Esprit Saint est incréé et d'une unique majesté, d'une unique ousie, d'une unique puissance avec Dieu Père et notre Seigneur Jésus Christ. Et il ne mérite pas l'injure d'être une créature, lui qui a été envoyé pour créer, comme l'assurait le saint prophète en disant : " Envoie ton Esprit, et elles seront créées "
Ps 103,30. Ensuite un autre affirma de même : " L'Esprit divin qui m'a fait " (voir Jb 33,4). Car on ne doit pas séparer quant à la divinité celui qui est uni dans l'opération et dans la rémission des péchés.

L'incarnation, contre les apollinaristes

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Nous nous étonnons certes de ce qu'on dise de certains des nôtres que bien qu'ils semblent avoir une intelligence orthodoxe de la Trinité, ils ne pensent pas juste cependant... au sujet du sacrement de notre salut. On affirme en effet qu'ils disent que notre Seigneur et Sauveur a pris de la Vierge Marie un homme incomplet, c'est-à-dire sans esprit. Hélas, quel voisinage, dans cette conception, avec les ariens ! Ces derniers disent que la divinité est incomplète dans le Fils de Dieu, les premiers affirment de façon mensongère que l'humanité est incomplète dans le Fils de l'homme. Mais si un homme incomplet a été pris, incomplet est notre salut, parce que ce n'est pas l'homme tout entier qui a été sauvé. Et pourquoi aura été dite cette parole du Seigneur : " Le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu "
Mt 18,11 ? Tout entier, c'est-à-dire dans l'âme et dans le corps, dans l'esprit et dans toute la nature de sa substance. Si donc l'homme tout entier était perdu, il était nécessaire que ce qui était perdu fût sauvé ; mais s'il a été sauvé sans l'esprit, alors il apparaîtra, contre la foi de l'Evangile, que ce n'est pas tout ce qui était perdu qui a été sauvé ; or à un autre endroit le Sauveur lui-même dit : vous vous irritez contre moi parce que j'ai guéri tout l'homme (voir Jn 7,23). Du reste c'est bien dans l'esprit de l'homme que la faute originelle et la totalité de la perdition ont leur lieu. Car si le sens qui fait choisir le bien et le mal n'avait pas péri d'abord, il ne mourrait pas : comment donc admettre que n'aurait pas dû être sauvé entièrement ce dont on reconnaît qu'il a péché en tout premier ? Quant à nous, qui savons que nous avons été sauvés complètement et parfaitement, conformément à la profession de foi de l'Eglise catholique, nous professons que Dieu parfait a assumé un homme complet.


1996 Denzinger 128