1988 Pastor Bonus 13

13
Sur le point de promulguer cette Constitution apostolique sur la nouvelle physionomie de la Curie romaine, il convient de réaffirmer les principes et les intentions qui m'ont inspiré. J'ai voulu avant tout que l'image et le visage de la Curie correspondent aux exigences nouvelles de notre temps, en tenant compte des changements apportés depuis Regimini Ecclesiae universae, soit par mon prédécesseur Paul VI, soit par moi-même.
Ensuite, mon devoir a été de faire en sorte que le renouvellement de la législation ecclésiastique - qui a été introduit par la publication du nouveau Code de droit canonique ou qui est sur le point d'être mis en oeuvre par la révision du droit canonique oriental - soit menée à bien et achevée.
Enfin, j'ai voulu que les anciens dicastères et organismes de la Curie romaine soient plus adaptés à la réalisation des finalités pour lesquelles ils ont été institués, c'est-à-dire à leur participation aux tâches de gouvernement, de juridiction et d'exécution ; c'est dans ce but que les domaines d'activité de ces dicastères ont été répartis de manière plus appropriée et plus clairement définie.
Ayant donc devant les yeux l'expérience de ces dernières années et les exigences toujours nouvelles de l'Eglise, j'ai réexaminé la forme et la structure juridique des organismes à juste titre appelés « post-conciliaires », pour en modifier éventuellement la conformation et l'ordonnancement. Mon intention a été de rendre toujours plus utile et fructueuse leur tâche de promouvoir dans les Eglises particulières des activités pastorales ainsi que l'étude des problèmes qui, toujours davantage, interpellent la sollicitude des pasteurs et exigent des décisions prises à temps et sûres.
Enfin, on a voulu de nouvelles et permanentes initiatives en vue de la collaboration mutuelle entre les dicastères, afin que ceux-ci contribuent à instaurer une manière d'agir marquée par un caractère intrinsèque d'unité.
En un mot, ma préoccupation a été d'aller résolument en avant afin que la structure et l'activité de la Curie correspondent toujours plus à l'ecclésiologie du Concile Vatican II, soient toujours plus aptes à réaliser les objectifs pastoraux de la Curie, et répondent de manière toujours plus concrète aux besoins de la société ecclésiale et civile.
J'ai en effet la conviction que l'activité de la Curie romaine peut contribuer largement à faire en sorte que l'Eglise, à l'approche du troisième millénaire de la naissance du Christ, reste fidèle au mystère de sa naissance,
DEV 66 car l'Esprit- Saint la fait rajeunir par la force de l'Evangile. LG 4.

14
Après avoir attentivement approfondi toutes ces réflexions, avec l'aide d'experts, et soutenu par les sages conseils et l'affection collégiale des cardinaux et des évêques, après avoir avec diligence étudié la nature et la mission de la Curie romaine, j'ai donné l'ordre de rédiger la présente Constitution : je nourris l'espoir que cette institution vénérable, et nécessaire au gouvernement de l'Eglise universelle, répondra au nouvel élan pastoral par lequel tous les fidèles, les laïcs, les prêtres et surtout les évêques se sentent poussés, en particulier après Vatican II, à écouter toujours davantage et à suivre ce que l'Esprit-Saint dit aux Eglises
Ap 2,7.
De même, en effet, que tous les pasteurs de l'Eglise, et parmi eux de manière particulière l'évêque de Rome, se considèrent comme les « serviteurs du Christ et les administrateurs des mystères de Dieu » 1Co 4,1, sont et désirent être avant tout des instruments très fidèles dont le Père éternel se sert pour continuer dans le monde l'oeuvre du salut, de même la Curie romaine souhaite elle aussi être imprégnée du même esprit et du même souffle : l'esprit du Fils de l'homme, du Christ Fils unique du Père, qui « est venu... sauver ce qui était perdu ». Mt 18,11, et dont l'unique, l'universel désir est sans cesse que les hommes « aient la vie et l'aient en abondance ».Jn 10,10.

Avec l'aide de la grâce divine et la protection de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l'Eglise, j'établis donc et décrète les normes suivantes relatives à la Curie romaine.

JEAN-PAUL II, PAPE



1988 Pastor Bonus 13